L’homme qui se présente comme l’inventeur du Bitcoin a des démêlés avec la justice. Poursuivi par la famille d’un prétendu associé, aujourd’hui décédé, il doit en principe remettre jusqu’à 500 000 bitcoins. Mais il n’est pas sûr qu’il puisse le faire. Ni qu’il en a la possession.

Craig Wright. Vous ne connaissez peut-être pas ce nom si l’univers des cryptomonnaies vous est indifférent. Cet Australien de 49 ans prétend être l’inventeur du Bitcoin, qui est la devise électronique la plus célèbre. Ce serait lui qui, dès 2008 sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, aurait mis au point ce système. Sauf qu’aucune preuve n’existe à ce jour pour confirmer cette hypothèse.

Ce qui est en revanche certain, c’est la réalité des ennuis judiciaires de Craig Wright. Le Guardian rapporte dans son édition du 28 août que l’intéressé fait l’objet d’une injonction émise par un tribunal américain lui ordonnant de remettre la moitié de ses possessions en bitcoins ainsi que la moitié des titres de propriété industrielle qu’il détient à la famille de David Kleiman, décédé en 2013.

Celle-ci a en effet engagé des poursuites contre Craig Wright au motif que lui et David Kleiman, un informaticien, auraient ensemble développé le Bitcoin, entre 2009 et 2013, soit cinq ans. En conséquence, la famille estime avoir droit à une part des bitcoins qui ont été générés par le duo à cette époque, mais Craig Wright conteste l’existence du moindre partenariat.

Chute du bitcoin le 19 novembre (en euros) // Source : Trade Kraken

Chute du bitcoin le 19 novembre (en euros)

Source : Trade Kraken

Des milliards d’euros en jeu

Les sommes en jeu seraient considérables : la famille Kleiman pourrait mettre la main sur 410 000 ou même 500 000 bitcoins, ce qui représenterait, à l’heure où nous écrivons ces lignes, entre 3,4 et 4,2 milliards d’euros. La somme réelle dépendra du nombre de bitcoins qui sera récupéré, mais aussi du cours de l’action lorsqu’ils seront vendus. Le propre des cryptomonnaies est d’avoir une valeur très volatile.

Pour sa part, Craig Wright a argué qu’il était dans l’impossibilité d’accéder à ces bitcoins, en expliquant les avoir placés (en tout cas ceux extraits en 2009 et 2010) dans un fichier chiffré et dans une fiducie sans droit de regard. La clé chiffrée a de son côté été divisée en plusieurs segments qui ont été donnés à David Kleiman, qui les a distribuées à des tiers par l’intermédiaire de la fiducie.

Mais pour le juge, Craig Wright n’a pas prouvé qu’il ne pouvait pas se conformer et obtenir ces bitcoins. Cependant, si Craig Wright n’est pas celui qu’il prétend être, il n’y a alors pas la moindre fortune qui se trouve à l’issue de toute cette histoire. Craig Wright se retrouvera dans une situation assez paradoxale, à devoir verser des biens qu’il ne possède pas — ou en tout cas, pas en aussi grand nombre.

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