Google a publié une série de conseils de bonne conduite destinés à ses employés. Il leur est recommandé d’éviter certains sujets trop politiques.

Chez Google, on est embauché pour travailler, pas pour papoter avec ses collègues. L’entreprise a prévenu dans une liste de bonnes conduites à adopter plutôt stricte, repérée par Mashable dimanche 25 août. Il y est écrit que les débats politiques devront rester en dehors de la sphère professionnelle.

Google explique que ces règles existent pour s’assurer que les discussions restent « saines et ouvertes » car cela a toujours fait partie de la « culture de l’entreprise ». Il met en garde : « travailler chez Google implique de grandes responsabilités.»

Pas de débats politiques chez Google

Par « responsabilités », Google entend un comportement bien précis dans les espaces de travail, qui permette selon lui de conserver un environnement « sain, productif et inclusif ». « Interrompre la journée de travail pour avoir un débat enflammé sur la politique ou les dernières actualités » serait contraire à cet objectif. « Notre première responsabilité, précise l’entreprise, est de faire le travail pour lequel on a été embauchés, pas de le gaspiller en débats sur des sujets qui ne concernent pas le travail. »

Google avait déjà renvoyé 4 autres activistes // Source : Flickr/CC/WOCinTech Chat (photo recadrée)

Google avait déjà renvoyé 4 autres activistes

Source : Flickr/CC/WOCinTech Chat (photo recadrée)

Google invite en conséquence ses employés et employées à garder leurs conversations politiques pour plus tard. Elles sont considérées contraires aux règles internes. Les managers qui surprendraient une discussion trop politisée peuvent le signaler à leur hiérarchie, préconise le géant.

Plusieurs règles sont ensuite énumérées. Certaines relèvent plutôt du bon sens, comme le fait de rester respectueux vis-à-vis de ses collègues et de ne pas les discriminer ou de bien protéger les données des clients. D’autres soulèvent davantage de questions. Google demande ainsi à chacun de se servir de sa voix de manière « productive », de ne pas insulter de personnalité publique ou d’y réfléchir à deux fois avant de parler de ce qu’il se passe en interne. « Nous sommes tous libres de faire part de nos inquiétudes ou de questionner de manière respectueuse l’entreprise, est-il écrit, [mais] soyez sûr de parler en connaissance de cause. » « Ne présumez pas du fait que vous connaissez toute l’histoire », enjoint Google qui recommande de ne pas faire circuler de fausses informations sur ses méthodes de travail ou ses produits si cela pourrait lui causer du tort.

Google est-il vraiment apolitique ?

Ces derniers mois, Google a dû faire face à de multiples contestations en interne. Cela a notamment fait suite à plusieurs accusations de harcèlement et abus sexuels menés par des employés qui n’auraient pas été sanctionnés. Andy Rubin, le créateur d’Android, fait partie des accusés. Selon le New York Times, il aurait touché environ 79 millions d’euros de bonus financier à son départ de l’entreprise. Lorsque les employés ont pris connaissance de ces faits, ils ont décidé d’organiser des protestations. L’entreprise ne précise pas si ceci est lié aux nouvelles règles mais ce n’est pas à exclure.

Comme le souligne Mashable, cette prise de position est d’autant plus étonnante que Google prend lui-même des décisions très politiques. Durant l’été 2018, il a été contraint par ses employés d’abandonner un projet d’aide à l’armée américaine. Quelques semaines plus tard, des manifestations ont été organisées pour pousser la firme à lâcher un projet de moteur de recherche censuré à destination de la Chine.

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