À la suite du scandale Cambridge Analytica, à l’appel répété des dirigeants de l’Union européenne, Mark Zuckerberg a fini par accepter de se rendre à Bruxelles pour rencontrer le président du Parlement européen ainsi que les chefs de file des groupes politiques.
L’audition a toutefois été décevante. Alors qu’elle devait revenir sur cette affaire et pointer un certain nombre de problématiques (politique de Facebook en matière de données personnelles, influence du site en période électorale, fiscalité, faux comptes, neutralité de la plateforme, régulation et concurrence…), la discussion n’a pas permis de confronter Mark Zuckerberg sur ces sujets.
Il a d’ailleurs fallu que Facebook transmette ultérieurement des réponses écrites — et donc forcément convenues et calibrées — aux questions orales des eurodéputés.
Série d’auditions
Malgré une occasion manquée, le Parlement européen poursuit son enquête sur l’affaire Cambridge Analytica. Trois auditions se dérouleront cet été, et la première d’entre elles est fixée le lundi 4 juin. « Il est important que nous donnions rapidement suite à notre réunion avec Mark Zuckerberg, grâce à des auditions en commission plus approfondies avec des interlocuteurs clés du scandale », a réagi Claude Moraes.
L’eurodéputé britannique, président de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), va avec ses collègues entendre cinq personnes :
- le lanceur d’alerte Christopher Wylie, autrefois directeur de recherche à Cambridge Analytica ;
- Carol Cadwalladr, journaliste au Guardian, qui a participé à la divulgation de cette affaire ;
- Elizabeth Denham, la commissaire en charge de l’information au sein de l’autorité de protection britannique, équivalent local de la CNIL ;
- Sandy Parakalis, ancienne responsable d’exploitation chez Facebook ;
- David Caroll, professeur associé à la Parsons School of Design de New York.
Les deux autres auditions sont planifiées pour les 25 juin et 2 juillet 2018. Celle organisée début juin a pour but, selon le Parlement européen, de débattre de la violation des données privées par Facebook et Cambridge Analytica. Les suivantes s’attacheront à évoquer les conséquences de cette infraction et à envisager des solutions pour que ce genre d’épisode ne survienne plus.
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