Google France a supprimé un certain nombre de vidéos liées à l'attentat contre Charlie Hebdo, notamment sur demande des autorités françaises. Ces retraits surviennent au moment où le gouvernement veut affermir son contrôle sur Internet.

Google ne restera pas sans rien faire face aux vidéos faisant l'apologie du terrorisme. À l'occasion de son passage à France Info, le directeur de Google France, Nick Leeder, a confirmé que l'entreprise américaine avait d'ores et déjà supprimé sur YouTube plusieurs "vidéos illégales" en lien avec les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo, à la demande des autorités françaises.

Google n'a pas précisé le nombre de contenus supprimés sur la plateforme d'hébergement ni leur nature. On peut toutefois supposer que sont visées en particulier la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly après le meurtre d'une policière municipale à Montrouge, ainsi que celle où l'on peut voir l'un des deux frères Kouachi abattre un autre policier alors qu'il est déjà à terre et demande grâce.

Au micro de France Info, Nick Leeder a rappelé que l'utilisation de YouTube est encadrée par des règles qui interdisent ou restreignent la diffusion de contenus incitant à la haine et les contenus visuels choquants ou violents. Ces règles permettent à la plateforme de supprimer des vidéos illicites, notamment quand elles sont signalées par les internautes ou sur demande des autorités (administratives ou judiciaires).

Les internautes qui voudraient signaler une vidéo doivent cliquer sur le bouton symbolisé par les points de suspension et sur lequel est écrit "Plus". Un menu déroulant apparaîtra avec l'option "Signaler". L'usager est alors invité à choisir la description qui correspond le plus à la vidéo. Un autre menu déroulant s'affiche ensuite pour préciser encore plus la nature du problème.

RESPONSABILITÉ DES SITES ET RÔLE D'INTERNET

L'action de Google contre les vidéos faisant l'apologie du terrorisme survient au moment où plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une prétendue irresponsabilité des grandes plateformes, oubliant un peu vite que la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) prévoit justement d'engager la responsabilité des hébergeurs dans certains cas.

Il faut aussi rappeler qu'Internet n'est pas du tout une zone de non-droit, même si l'application de la loi peut être parfois plus difficile. Dans le cas de YouTube, rappelons par exemple qu'un internaute français a été condamné début 2014 à six mois de prison avec sursis pour avoir diffusé récemment deux vidéos dans lesquelles il disait vouloir prendre la suite de Mohammed Merah, et tenait des propos antisémites.

Mais au regard des dernières déclarations de Manuel Valls, ces précisions paraissent complètement ignorées. Le chef du gouvernement a en effet donné huit jours au ministre de l'intérieur pour proposer de nouvelles mesures de renforcement du contrôle d'Internet, malgré l'absence apparente de lien de causalité entre Internet et les attentats de janvier 2015.

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