Sous serment, Facebook commence à admettre que certaines publicités achetées sur sa plateforme ont servi les intérêts russes, et par extension Donald Trump, durant la campagne présidentielle. Le Congrès a ainsi découvert que 100 000 dollars de publicités avait été acheté par une société proche du Kremlin. Une véritable « ferme à trolls » propageant des discours radicaux.

Le Washington Post rapporte que durant les auditions de Facebook par le Congrès, le réseau social aurait admis avoir découvert des transactions qui a posteriori posent question et continuent d’accréditer l’idée d’une « guerre informationnelle » menée par les proches du Kremlin aux États-Unis durant la campagne présidentielle de 2016.

Les Russes jetaient de l’huile sur le feu social

En inspectant les registres de ses ventes de publicité, l’entreprise de Mark Zuckerberg a « découvert » l’achat de publicités par une entreprise russe durant la campagne présidentielle.

Cette dernière aurait investi plus de 100 000 $ dans la promotion de discours radicaux ; plus intéressant encore, l’entreprise aurait délibérément réalisé du ciblage des électeurs les plus enclins à voter Donald Trump grâce à la géographie électorale. L’entreprise en question serait connue de certains observateurs pour avoir déjà employé de telles techniques sur le web pour mettre en avant la propagande du Kremlin.

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Ce mercredi, Alex Stamos, directeur de la sécurité du géant, s’exprimait dans un billet de poste, observant : « Les publicités et les comptes concernés semblaient s’attacher à amplifier des messages politiques et sociaux clivants sur l’ensemble du spectre idéologique — touchant des sujets LGBT jusqu’aux droits des armes en passant par les questions raciales. » Pour Stamos, la tactique mêlant ciblage géographique — pour  un quart des messages — et accentuation des divisions idéologiques américaines est conforme à ce que le réseau identifiait dans son rapport sur la guerre informationnelle.

amplifier des messages politiques et sociaux clivants

Les services secrets américains ont conclu depuis janvier que la Russie avait étendu son intervention sur la scène politique au travers de trolls payés, de fake news amplifiées grâce à des techniques algorithmiques, et enfin de fermes à troll comme celle découverte par Facebook. En outre, cette tactique rappelle déjà certaines techniques, très similaires, employées par le camp du Leave durant le Brexit et les dépenses faramineuses d’acteurs aux rôles troubles sur les réseaux sociaux.

Lier l’équipe Trump aux trolls, la pierre angulaire de l’affaire Russe

Les démocrates tiennent particulièrement à cette découverte qui accrédite leurs vues sur l’affaire Russe dirigée par Robert Mueller. Facebook rappelle toutefois que pour le moment, sa régie publicitaire n’est pas en mesure d’interpréter et comprendre des opérations coordonnées telles que celle-ci.

Le représentant démocrate Schiff de la commission sur le renseignement estime que cette découverte est un avertissement sans précédent pour les démocraties. « Cette une somme de données très importantes produites par Facebook. Ce qu’il reste à déterminer dans ce que Facebook nous a fourni — car c’est au-delà de leurs compétences — est de savoir s’il y avait une coordination entre ces trolls et la campagne. »

En somme, il s’agit d’un faisceau de plus pour éclairer l’affaire Russe. Toutefois, si les résultats d’une telle guerre informationnelle sont évidents pratiquement un an après la victoire de Donald Trump, les parlementaires doivent encore prouver le lien entre ces fermes et les équipes du candidat pour raviver l’espoir d’une destitution.

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