La communauté du renseignement des États-Unis examine actuellement l’utilisation d’un logiciel de la société privée russe Kaspersky Lab, spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information. Dans une déclaration datée du jeudi 11 mai 2017, les responsables de l’United States Intelligence Community indiquent que les sénateurs américains sont en effet préoccupés par la probabilité que Moscou utilise ce logiciel à des fins malveillantes à l’égard des réseaux informatiques américains.
Mike Rogers, le directeur de l’agence de sécurité nationale, a déclaré au comité sénatorial qu’il était « personnellement impliqué » dans le suivi de cette affaire, sans toutefois préciser de quelle manière, indique l’agence de presse Reuters. « Nous suivons Kaspersky et leurs logiciels », a ajouté Vincent Stewart, le directeur de l’Agence du renseignement de la défense des États-Unis.
Un cheval de Troie russe ?
Les États-Unis craignent notamment que des espions russes utilisent les logiciels de sécurité informatique développés par Kaspersky, probablement par l’intermédiaire d’une porte dérobée – backdoor – qui permettrait à un tiers d’accéder à des données et fonctionnalités du logiciel. ABC a ainsi indiqué que le département américain de la sécurité intérieure avait publié un rapport secret sur la question ; de source anonyme, ces éléments n’ayant pas pu être vérifiés par Reuters.
La sécurité intérieure américaine aurait publié un rapport secret
Néanmoins, l’agence de presse a reçu un communiqué de la part de l’entreprise russe : « En tant que société privée, Kaspersky Lab n’a de lien avec aucun gouvernement et la société n’a jamais aidé, et n’aidera jamais, aucun gouvernement au monde dans ses activités de cyber-espionnage. »
Si la société privée russe inquiète jusque dans les hautes strates du pouvoir américain, les espions de la CIA ne se privent cependant pas, eux, de juger la faiblesse des antivirus, et notamment celui de Kaspersky, avec ironie. Enfin, il est toujours nécessaire de rappeler la présence massive de logiciels et de matériels américains dans tous les pays du monde — chez les particuliers comme dans les entreprises ou les États. Doit-on soupçonner toutes ces entreprises de faciliter l’espionnage US ?
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