Ca n’est que la deuxième fois que cela arrive depuis la fin du 20ème siècle. Deux juges de la Haute Cour britannique n’ont pas réussi à se mettre d’accord, alors qu’ils examinaient l’appel interjeté par Paul Chambers. L’homme avait été accusé en 2010 d’avoir publié une menace terroriste sur Twitter. En fait une simple blague que tout le monde avait compris comme telle, sauf la police.

Ca ne devait être qu’une blague, mais elle se transforme en un interminable feuilleton judiciaire. En 2010, un Britannique alors âgé de 26 ans, Paul Chambers, avait eu un humour grinçant particulièrement maladroit en apprenant les ennuis de l’aéroport de Doncaster-Sheffield, incapable d’assurer les vols avec les chutes de neige au début du mois de janvier. « Vous avez un peu plus d’une semaine pour mettre de l’ordre dans votre merdier« , avait-il publié sur Twitter alors qu’il devait prendre un vol vers l’Irlande dix jours plus tard. « Autrement je fais exploser cet aéroport« .

Loin de saisir le caractère humoristique du tweet, la police a interpellé Chambers deux jours avant son vol, et l’a placé en garde à vue dans le cadre d’une procédure anti-terroriste. Interrogé pendant près de sept heures, il avait été remis en liberté sous caution, puis condamné une première fois en mai 2010 pour diffusion de menaces sur un réseau de communications. La sentence avait été légère (quelques centaines de livres sterling de dédommagement et de frais de justice), mais le jeune homme a tout de même perdu son travail dans l’affaire. La condamnation a ensuite été confirmée en appel en novembre 2010, poussant le faux terroriste à saisir la Haute Cour de Justice.

Or, fait rarissime, les deux juges de la Cour divisionnelle de la Haute Cour n’ont pas réussi à se mettre d’accord., ce qui va obliger à réunir une autre formation de trois juges. Une telle incapacité des juges à se départager ne serait arrivé jusqu’à présent qu’une seule fois depuis le début du siècle.

La question est de savoir à quel point la lutte contre le terrorisme doit prévaloir sur la liberté d’expression. Même lors de la prétendue « menace », les services de sécurité de l’aéroport avaient classé le message parmi les menaces « non crédibles ». Le chef de la sécurité avait tout de même préféré prévenir la police pour couvrir ses arrières.

« Pour être franc, je m’attendais à perdre, et ça n’est pas ça. Mais la chose la plus dure est de devoir attendre, et maintenant nous devons attendre encore plus« , a commenté Paul Chambers sur son compte Twitter.

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