Le co-fondateur de Paypal, Peter Thiel, a tenu une série de quatre conférences sur la figure chrétienne de l’Antéchrist entre le 15 septembre et le 6 octobre 2025 à San Francisco, aux Etats-Unis. Devant un public interdit de partager du contenu sur le cycle, l’homme d’affaires d’origine allemande a développé sa réflexion sur l’identité potentielle de l’ennemi du Christ, qui doit apparaître à la fin des temps pour prêcher une religion hostile à la sienne.
Plusieurs médias dont le Washington Post et le Guardian ont pu avoir accès à des enregistrements anonymes des conférences, de quoi décrypter la philosophie du milliardaire inspirée par le philosophe franco-américain René Girard et le juriste nazi Carl Schmitt.
Les TEDx du Jugement dernier
Pour celui qui entretient des liens avec le président américain Donald Trump depuis 2016, ayant été l’une des premières personnalités du monde de la tech à soutenir sa candidature à la Maison Blanche, l’Antéchrist ne serait autre que la militante écologiste Greta Thunberg, ou Eliezer Yudkowsky, chercheur et théoricien en intelligence artificielle qui alerte depuis plusieurs années sur le développement de cette technologie.
Selon Peter Thiel, « aux 17e et 18e siècles, l’Antéchrist aurait été un Docteur Folamour, un scientifique qui pratiquait une science aussi délirante que maléfique », une référence anachronique au scientifique nazi du film de Stanley Kubrick sorti en 1964. Le capital-risqueur précise qu’ « au 21e siècle, l’Antéchrist est un luddite qui veut mettre fin à toute science, soit quelqu’un comme Greta ou Eliezer », revenant cette fois-ci sur Greta Thunberg et Eliezer Yudkowsky.
Des ennemis tous désignés
Ce n’est pas la première fois qu’il présente l’activiste suédoise comme ennemie ultime du Christ. Il la qualifiait déjà ainsi dans une interview accordée le 26 juin 2025 au New York Times. La mention d’Eliezer Yudkowsky est en revanche inédite, lui qui a fondé en 2000 le Machine Intelligence Research Institute, une ONG de Berkeley qui étudie les avancées de l’IA et ses risques.
Peter Thiel, qui a soutenu le chercheur à ses débuts, dit aujourd’hui regretter ce passé. Il s’en prend donc aux critiques de l’IA qu’il accuse de vouloir freiner le progrès au nom d’un ordre mondial visant à éviter une troisième guerre mondiale.
Sauver le monde, mais sans impôts
Lors de sa 3e conférence, le 29 septembre, le cofondateur de la société d’analyse de données Palantir a tenté d’expliquer pourquoi il fallait éviter un ordre mondial. Ainsi a-t-il évoqué le risque de « transformer la planète en prison » ou encore des « taux d’imposition [qui] seraient très élevés ».
Ces conférences sont intervenues alors que le nationalisme chrétien se popularise aux Etats-Unis. Des manifestants étaient par ailleurs présents à plusieurs colloques de Peter Thiel, pour condamner le discours de l’homme présenté par certains marcheurs comme l’Antéchrist en personne.
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