Google fait un pas en direction de la majorité présidentielle. Lors d’un entretien, Eric Schmidt ne s’est pas montré hostile au principe d’une « taxe Google » pour financer l’industrie culturelle française. Reste toutefois à déterminer l’assiette et le montant.

Abandonnée cet été par le parlement, la taxe sur les revenus publicitaires en ligne pourrait bien faire son retour. En visite à Paris pour inaugurer les nouveaux bureaux parisiens de Google, Eric Schmidt a en effet créé la surprise ce mercredi lors d’un entretien avec Libération. Le directeur exécutif de la firme de Mountain View a assuré ne pas être contre au principe d’un prélèvement destiné à soutenir le monde la culture.

« Si les Français veulent faire participer l’internet au financement de la culture, je n’ai pas de problèmes avec ça. Je ne suis pas un voleur, je me conforme à la loi » a déclaré Eric Schmidt, interrogé sur ce sujet. Cette position a évidemment de quoi surprendre, dans la mesure où la taxe a été justement imaginée pour viser des firmes étrangères de très grande taille, comme Google.

Surnommé taxe Google en raison du poids de la firme américaine sur le web, ce prélèvement avait été imaginé pour subventionner les industries culturelles françaises. L’objectif était de récupérer une partie des revenus générés par les géants du web établis fiscalement à l’étranger, à l’image de Google qui a installé son centre européen en Irlande, où la fiscalité sur les entreprises est plus favorable qu’en France.

Un point que n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler Eric Schmidt. « Cest une question de fiscalité et c’est donc aux États de décider » a-t-il rappelé, précisant que si Google « a beaucoup d’activités » là-bas, c’est parce que « la fiscalité est favorable« . Mieux vaut « créer des emplois que de payer plus de taxes » a-t-il conclu.

Eric Schmidt n’a cependant pas insisté sur ce sujet. Si l’entreprise ne veut pas tendre ses relations avec le gouvernement français, elle ne souhaite pas non plus absolument être la cible d’une taxe. Si le directeur exécutif n’est pas opposé au principe de financer le monde culturel, toute la bataille sera autour de la définition de l’assiette et du montant.

L’origine de la taxe Google se trouve dans la mission confiée au producteur Patrick Zelnik. À l’époque, il avait intégré dans son rapport le principe d’une taxation des moteurs de recherche, dont essentiellement Google au regard sa part de marché en France, pour alimenter un fonds de soutien aux maisons de disques, en compensation des pertes liées au piratage.

Cette idée avait été finalement abandonnée au profit d’une taxe sur les revenus publicitaires en ligne, là aussi censée viser Google. Craignant de pénaliser aussi les sociétés françaises, les parlementaires avaient au final mis un coup d’arrêt à cette solution. D’abord à l’Assemblée nationale, puis au Sénat, à la grande satisfaction des professionnels et du Conseil national du numérique.

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