Votre enfant va-t-il frénétiquement sur Pronote pour voir si sa note du dernier devoir de français a été mise en ligne ? C’est peut-être le cas et c’est probablement pour ça que la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne souhaite instaurer un « droit à la déconnexion » pour les élèves. Alors que Gabriel Attal veut interdire les réseaux sociaux la nuit pour les enfants, Elisabeth Borne veut aller plus loin avec Pronote et EcoleDirecte.
Un droit à la déconnexion pour les élèves : oui, mais pas pour les devoirs
La ministre a déclaré vouloir « mettre en œuvre la recommandation de la commission écrans (…) sur le droit à la déconnexion pour tous les outils numériques qui servent à assurer le lien entre les écoles, les établissements, les élèves et les familles », comme le rapporte Le Monde. Une mise en œuvre qui sera laissée aux collectivités territoriales (départements pour les collèges, régions pour les lycées) qui sont responsables des ENT.
« ENT » pour Environnement de Travail Numérique : c’est la plateforme en ligne qui permet aux élèves, aux parents et aux professeurs de consulter les notes, les devoirs à faire, les absences, etc. Il s’agit le plus souvent de Pronote et d’EcoleDirecte, bien que d’autres systèmes existent.

Ce droit à la déconnexion qu’on connaît pour le monde professionnel ne s’appliquerait pas aux élèves. Il ne s’agit pas de les empêcher de faire leurs devoirs ou de réviser entre 20 heures et 7 heures tous les jours, mais de ne pas actualiser leur ENT. Il ne s’agit pas non plus d’y couper l’accès : les élèves pourront toujours consulter leurs notes et surtout, leurs devoirs à faire. L’idée serait aussi d’empêcher les professeurs de mettre des devoirs trop tard, ce qui peut arriver. Quid de l’accès durant les week-ends, les jours fériés et les vacances scolaires ? A priori, les ENT seront accessibles en journée quand même.
Des élèves qui consultent trop Pronote
Dans son rapport remis l’année dernière, la commission écrans mandatée par le gouvernement demandait effectivement cette pause numérique. Il préconisait d’empêcher toute mise à jour des ENT entre 19 heures et 7h30 afin d’avoir un « espace de temps durant lequel l’élève est préservé de l’arrivée (et de l’attente) de toute nouvelle information et bénéficie ainsi d’un véritable droit à la déconnexion ». Le rapport préconisait toutefois la possibilité pour les professeurs d’envoyer des messages aux élèves ou aux parents « à tout moment ». On peut supposer qu’il s’agirait de cas exceptionnels, mais que la commission ne précise pas.

Ce que pointait du doigt la commission écrans, c’est « l’attente […] de toute nouvelle information ». Elle sous-entend que les élèves attendent de savoir si la note de leur dernier devoir a été mise en ligne sur Pronote, qu’ils peuvent attendre de savoir si un professeur va être absent le lendemain, ou qu’un devoir a été ajouté. Le journal L’Express écrivait même en 2022 que Pronote « semait la discorde à l’école », en partie à cause de son accessibilité permanente.
Les problèmes que ça pourrait engendrer
Les cas exceptionnels qui permettraient aux professeurs ou aux élèves d’envoyer des messages ne sont pas prévus. C’est justement ce qui interroge : un enseignant malade pourra-t-il prévenir ses élèves la veille (ou tôt le matin, avant 7 heures) qu’il ne sera pas en cours ?

De l’autre côté, Pronote permet aux élèves de prévenir en urgence leurs professeurs. En début d’année, un dimanche, Pronote avait permis à un camarade de classe d’alerter une proviseure de collège. Un camarade lui avait envoyé un SMS, expliquant que sa mère se faisait frapper par son père. La proviseure avait pu alerter les autorités qui avaient pu intervenir très rapidement. Pronote intègre un bouton SOS harcèlement depuis deux ans : sera-t-il toujours activé sur les heures où Pronote ne sera plus actualisé ?
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