Le New York Times va-t-il se transformer en ersatz de Wikileaks ? Selon le directeur exécutif du quotidien américain, la question a été évoquée en interne. La chaîne de télévision Al Jazeera s’est déjà lancée en ouvrant un espace dédié, Transparency Unit. Avec le risque de mettre la fuite d’information brute au détriment de l’analyse critique.

La fuite d’information brute sera-t-elle le nouveau cheval de bataille de la presse ? La grande visibilité médiatique de Wikileaks, parfois critiqué pour privilégier la médiatisation avant l’information, incite en tout cas certaines rédactions à s’intéresser au mode de fonctionnement du site web lanceur d’alerte. C’est le cas du New York Times, qui envisage de lancer un système qui réceptionnerait les documents d’informateurs.

Le directeur exécutif du New York Times, Bill Keller, a indiqué au blog The Cutline que rien n’avait encore été décidé, mais que le sujet était discuté en interne. Le New York Times n’est d’ailleurs pas le seul à s’interroger sur l’intérêt de construire un système à la Wikileaks. Dans ce domaine, Al Jazeera est en avance puisqu’un espace, « Transparency Unit« , est à disposition des internautes pour mettre en ligne leurs fichiers.

Le projet soutenu par la chaîne de télévision qatarie a donné ses premiers résultats avec la réception de plus de 1 700 documents classifiés relatifs au conflit israélo-palestinien. Comme Wikileaks, la procédure mise à disposition des informations assure un anonymat et une protection élevés. Aucune donnée personnelle n’est collectée et les transferts sont chiffrés.

La presse, qui cherche encore son modèle économique à l’heure du numérique, apparaît ainsi tentée de miser sur des coups médiatiques, via la récupération de documents sensibles et confidentiels fournis par différents internautes. Ces coups médiatiques sont le gage d’une audience plus forte, et donc de recettes publicitaires en hausse. Mais cela risque de se faire au détriment de l’analyse critique et du recul nécessaire.

La notoriété de Wikileaks a véritablement explosé avec la diffusion d’une vidéo de l’armée américaine montrant la mort de deux photographes de l’agence Reuters par un hélicoptère de l’armée américaine. Rapidement, le site web lanceur d’alerte a révélé des centaines de milliers de documents militaires sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak, mais également une pléthore de télégrammes diplomatiques américains.

Plutôt que de livrer toutes ces données en brut sur son site, Wikileaks a choisi de travailler en coopération avec le New York Times, le Guardian, Des Spiegel, El Pais et le Monde. Le partenariat actuel permet à Wikileaks de distiller peu à peu les informations en sa possession, de façon à rester au coeur de l’actualité. Quitte à trahir mission originelle.

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