Le pilote d’un avion de ligne a repéré la présence d’un drone à 150 mètres, à une altitude de 2 300 mètres.

C’est une situation à laquelle les pilotes de ligne vont être de plus en plus confrontés dans les années à venir. Avec la démocratisation des drones de loisir détenus par les particuliers, ces petits aérodynes radiocommandés sont de plus en plus susceptibles de se retrouver dans l’espace aérien que peuvent emprunter les avions, au mépris de la réglementation en vigueur.

Ce ne sont pas les faits divers qui manquent. En février, une collision a été évitée dans le ciel de Paris avec un Airbus A320 qui revenait de Barcelone. En avril, un choc entre un drone et un avion du même modèle ayant quitté Genève a été signalé par la police londonienne et les autorités de l’aviation civile du Royaume-Uni, relançant la question du contrôle des drones aux abords des lieux sensibles.

Drone Parrot

Les drones ont la cote.

À cette liste, il faut maintenant ajouter la rencontre entre un avion et un drone à une altitude élevée — 2,3 kilomètres –. France 3 rapporte que l’appareil revenait de Dublin et avait entamé sa phase de descente vers l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle quand un drone a été repéré à environ 150 mètres, sous l’ aile droite. La rencontre aérienne a eu lieu mercredi, vers 15h30, au-dessus du Val-d’Oise.

Le commandant de bord est allé signaler l’incident à la gendarmerie des transports aériens. La réglementation des drones de loisirs en France énonce que l’aéronef de loisir doit voler à une altitude inférieure à 150 mètres (ce qui n’a pas été respecté). Il est aussi interdit de voler à proximité d’un aéroport. Mais dans cette affaire, l’incident a eu lieu à 55 kilomètres des pistes.

L’affaire, qui n’a heureusement pas mis en péril l’avion, ses passagers et l’équipage, pose à nouveau la question de la traçabilité des drones, afin de pouvoir retrouver les propriétaires en cas d’incident. Aux USA, législation impose un enregistrement des drones alors qu’en Europe aucune obligation n’est pour l’instant d’actualité, ni pour immatriculer un drone ni pour s’inscrire à un registre des opérateurs.

Ce qui est le plus redouté, c’est l’aspiration du drone par les moteurs de l’avion, ce qui causerait des dégâts bien plus graves que ceux que peuvent causer les oiseaux qui se retrouvent par malheur sur la trajectoire du vol. On peut également craindre un choc au niveau du pare-brise du poste de pilotage ou d’un hublot passager, provoquant la décompression soudaine de la cabine.

bazooka drone

Un bazooka anti-drones ?

La probabilité d’une collision entre un avion et un drone reste toutefois très faible. En se basant sur les statistiques liées aux collisions entre des nuées d’oiseaux et des avions, les chercheurs calculaient que même lors de telles collisions accidentelles, « la probabilité qu’un incident résulte dans des blessures de passagers ou des morts est d’environ 0,2 % pour des animaux pesant autour de 2 kg ».

Si les drones conservent un poids et une taille raisonnables, le risque d’un réel accident est vraiment minime. Il ne faudra toutefois pas attendre qu’un crash survienne pour prendre conscience du risque qu’il peut y avoir à laisser des drones atteindre des altitudes élevées ou se balader à proximité des aéroports. Aussi, des réflexions existent pour développer des systèmes pour neutraliser les drones, les obliger à se poser ou les détruire.

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