Microsoft a envoyé des mises en demeure à plusieurs sites qui proposaient en téléchargement une copie du logiciel COFEE exclusivement réservé aux autorités de police. Le logiciel reste toutefois largement diffusé sur les réseaux P2P, ce qui rend sa suppression totalement illusoire.


(CC JcOlivera.com)

Microsoft sait se rendre aimable aux yeux des autorités du monde entier. L’entreprise fondée par Bill Gates a annoncé en avril 2009 qu’il fournirait gratuitement à Interpol un outil baptisé COFEE (Computer Online Forensic Evidence Extractor), dédié aux 187 pays membres de l’organisation internationale de police criminelle. L’outil, qu’il avait annoncé l’année précédente, doit permettre aux autorités de police de recueillir des données probantes stockées sur les PC directement sur les lieux d’investigation. Le logiciel de 15 Mo se met sur une clé USB, et récupère à la volée des données qui pourraient être corrompues si l’ordinateur est éteint (mots de passe, ports de communication ouverts, données en mémoire vive, etc.).

Exclusivement réservé aux forces de l’ordre, le logiciel ne devait pas être communiqué au public. Mais ce qui devait arriver arriva. Début novembre, le COFEE s’est répandu sur la toile, notamment sur BitTorrent. Dans un premier temps, Microsoft a d’abord tenté de relativiser, en assurant que les méthodes employées ne seraient pas trahies, pour la bonne raison qu’elles étaient déjà connues. COFEE ne serait en effet qu’une suite de logiciels déjà utilisés par des experts mandatés par la justice, réunis sous une forme facile à configurer.

Pourtant, Microsot est bien décidé à ne pas laisser l’outil se répandre, ce qui relève du fantasme lorsqu’il est déjà largement diffusé sur les réseaux P2P et autres newsgroups. Ars Technica rapporte ainsi que Microsoft a envoyé des mises en demeure à plusieurs sites internet qui hébergeaient COFEE sur leurs serveurs. C’est notamment le cas du site Cryptome spécialisé dans les méthodes de cryptologie et de protection de la vie privée. « Microsoft a reçu des informations selon lesquelles le domaine ci-dessous, qui semble être sur des serveurs sous votre contrôle, propose des copies non autorisées (…) d’œuvres protégées par Microsoft« , indique la lettre envoyée à l’hébergeur du site. Informé par ce dernier, l’éditeur de Cryptome a accepté de se plier à la demande de retrait pour éviter de voir son site fermé de force.

Un de moins. Mais combien encore faudra-t-il supprimer ?

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