L’interdiction des trottinettes en libre-service dans la capitale met à mal l’économie des exploitants. Parmi eux, Dott pourrait licencier 60 personnes.

Dott, l’opérateur de trottinettes électriques en libre-service, pourrait licencier 60 personnes en région parisienne, a appris Numerama ce 23 mai 2023. Les emplois menacés concernent des postes opérationnels sur l’entrepôt de Dott à Rungis, spécialisé dans l’entretien des trottinettes électriques. Le centre, qui ne servira plus à rien à part de septembre, va fermer — et va emmener avec lui de nombreux emplois.

La décision de Dott est liée aux résultats du référendum sur les trottinettes, qui était organisé à Paris le 2 avril 2023. Les habitants de la capitale étaient invités à voter pour ou contre les trottinettes électriques en libre-service dans la ville, à l’approche de la fin du contrat entre la mairie et les opérateurs des engins. Près de 89,03 % des votants se sont prononcés pour leur interdiction, un résultat sans appel qui laisse en suspens le sort des opérateurs de trottinettes.

Un plan de sauvegarde des emplois chez Dott

Interrogé par Numerama, Dott confirme être en train de travailler sur un plan de sauvegarde de l’emploi, dont l’approbation finale devrait avoir lieu en juillet. Sur les 200 emplois salariés que compte Dott dans la région parisienne, 60 postes sont susceptibles de licenciement. Ils sont tous liés à l’activité des trottinettes électriques de Dott, qui opérait 5 000 engins dans la capitale. Le centre de Rungis, où les appareils étaient entretenus, va fermer à partir de septembre, lorsque l’interdiction des trottinettes prendra effet.

Les trottinettes électriques en livre-service de Dott vont disparaître de Paris // Source : Dott
Les trottinettes électriques en livre-service de Dott vont disparaître de Paris // Source : Dott

Ce sont les travailleurs de cet entrepôt dont l’emploi est menacé. « On essaye de sauvegarder de l’emploi », nous indique Dott au téléphone. « On va proposer à certains travailleurs d’être requalifié pour travailler sur nos vélos, mais les places sont limitées ». Dott compte deux centres techniques dédiés aux vélos, un situé à Aubervilliers, et un autre, plus petit, dans le centre de Paris. Dott indique avoir « déjà contacté plusieurs employeurs de la région de Rungis pour des opportunités d’emploi (mécanique, maintenance, supervision opérations…) » pour accompagner les salariés qui seront licenciés.

Dott est pour l’instant la première entreprise à devoir prendre des mesures économiques suite aux résultats du référendum. Lime et Tier, les deux autres opérateurs de trottinettes en libre-service à Paris, n’ont pour le moment pas annoncé de licenciements. Lors d’une conférence de presse organisée en avril, Lime avait même précisé qu’elle « donnait la priorité aux emplois », avec l’objectif de conserver tous les postes de la région parisienne, où elle compte 250 salariés. L’entreprise, qui opère également 10 000 vélos dans la capitale, compte rebondir sur cette activité-là.

Pour Dott, qui n’exploite pour l’instant que 4 000 vélos électriques à Paris, le changement s’annonce plus brusque. « Les personnes travaillant à Rungis ne peuvent pas forcément toutes aller au centre vélo d’Aubervilliers, ou à celui dans le centre de Paris. Ce sont des emplois peu délocalisables », regrette l’entreprise. Elle compte bien rester implantée à Paris avec son activité vélo — les anciennes trottinettes de la capitale seront quant à elles envoyées dans d’autres villes en France et en Europe.


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