Le contraire eut été étonnant. Fidèle à la stratégie déployée dès l’an dernier avec le vote de l’amendement Bono par 88% du Parlement Européen, ensuite contré par la Présidence française de l’Union européenne, le cabinet de Christine Albanel a indiqué à l’AFP que le retour de l’amendement voté hier en commission par les eurodéputés « n’empêchera pas la France d’adopter son projet de loi« .

Rédigé pour s’opposer à la possibilité qu’une autorité administrative comme l’Hadopi prononce la suspension de l’abonnement à Internet, l’amendement impose aux états membres qu’aucune « restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux (d’internet) ne doit être prise sans décision préalable de l’autorité judiciaire« .

« Sur le plan juridique, cet amendement n’empêchera pas la France d’adopter son projet de loi car la suspension de l’accès internet à domicile après de multiples avertissements n’est pas une atteinte aux droits et libertés fondamentaux« , continue de plaider le gouvernement. Personne ne peut cependant y croire, tant il a multiplié les initiatives pour supprimer l’amendement Bono, au point de faire prendre à l’Europe le risque d’un retard d’au moins six mois sur l’adoption de l’ensemble du Paquet Télécom.

Alors qu’il a été adopté par 44 voix pour, 4 contre et 2 abstentions, le ministère de la Culture estime que « cet amendement est une machine de guerre politique poussée par quelques députés socialistes français« .

« Nous ferons en sorte de préserver l’unanimité du Conseil européen » contre cet amendement, a ajouté le cabinet de Christine Albanel, qui est donc toujours prêt à bloquer tout le Paquet Télécom si l’amendement n’est pas supprimé ou réécrit sous une forme moins contraignante.

Interrogée dans Le Point, la socialiste Catherine Trautmann qui a défendu hier l’amendement Bono, a prévenu que « si le paquet télécom est pris en otage en raison du débat autour d’Hadopi, nous dirons que c’est le Conseil qui a tout fait échouer, et notamment les consignes qui viennent de la France, de tout en haut« .

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.