Pour Albanel, le retour de l'amendement Bono ne change rien
Le contraire eut été étonnant.
Rédigé pour s'opposer à la possibilité qu'une autorité administrative comme l'Hadopi prononce la suspension de l'abonnement à Internet, l'amendement impose aux états membres qu'aucune "restriction aux droits et libertés fondamentales des utilisateurs finaux (d'internet) ne doit être prise sans décision préalable de l'autorité judiciaire".
"Sur le plan juridique, cet amendement n'empêchera pas la France d'adopter son projet de loi car la suspension de l'accès internet à domicile après de multiples avertissements n'est pas une atteinte aux droits et libertés fondamentaux", continue de plaider le gouvernement.
Alors qu'il a été adopté par 44 voix pour, 4 contre et 2 abstentions, le ministère de la Culture estime que "cet amendement est une machine de guerre politique poussée par quelques députés socialistes français".
"Nous ferons en sorte de préserver l'unanimité du Conseil européen" contre cet amendement, a ajouté le cabinet de Christine Albanel, qui est donc toujours prêt à bloquer tout le Paquet Télécom si l'amendement n'est pas supprimé ou réécrit sous une forme moins contraignante.
Interrogée dans Le Point, la socialiste Catherine Trautmann qui a défendu hier l'amendement Bono, a prévenu que "si le paquet télécom est pris en otage en raison du débat autour d'Hadopi, nous dirons que c'est le Conseil qui a tout fait échouer, et notamment les consignes qui viennent de la France, de tout en haut".