Après avoir perdu 75 % de sa valeur boursière sur toute l’année 2007, Warner Music Group sort enfin la carte qui pourrait lui permettre de renouer avec les bénéfices. Le groupe d’Edgar Bronfman Jr, après s’être opposé avec vigueur à l’abandon des protections techniques, a officialisé aujourd’hui avec Amazon l’arrêt des DRM sur ses fichiers MP3.

Après Universal et EMI, c’est au tour de Warner Music Group d’abandonner les systèmes de contrôle de l’utilisateur après-vente. La maison de disques américaine a commencé à vendre des fichiers musicaux sans DRM sur Amazon.com, qui a ouvert son service de MP3 payants le 25 septembre dernier. Le géant du e-commerce avait attendu que des majors acceptent enfin de mettre un terme au dogme des DRM pour ouvrir son service de musique en ligne. Désormais, seule Sony BMG résiste encore, seule dans son coin. Probablement plus pour très longtemps (elle prévoit déjà de laisser le voile tomber en se reposant sur des cartes prépayées vendues en magasin).

Au terme de l’accord, WMG fournit non seulement son catalogue au format MP3, mais aussi toute une gamme de produits numériques, dont des albums enrichis de titres exclusifs.

« Nos clients sont très contents de notre service de MP3 sans DRM« , se félicite Bill Carr, le vice-président pour la musique numérique de Amazon.com, sans toutefois donner de chiffres sur les résultats de l’opération. La plateforme américaine compte 2,9 millions de titres avec 33.000 labels partenaires, mais n’indique pas combien de ventes elle a réalisée depuis le lancement.

Peut-être cette décision de Warner lui permettra-t-elle à l’avenir d’être plus rationelle, en autorisant par exemple d’autres plateformes à vendre des fichiers MP3 sans obliger le client à acheter le CD avec, ou en ne craignant plus le piratage sur les plateformes mobiles qui veulent les aider à vendre de la musique.

Toujours tourner sa langue 7 fois dans la bouche…

Il y a moins d’un an, en février 2007, le PDG de Warner Music Group Edgar Bronfman Jr. pestait contre la décision d’Apple et d’EMI d’arrêter de se reposer sur les DRM. Il jurait les grands dieux du numérique que jamais on ne le surprendrait à abandonner la protection techniques des œuvres musicales. « Laissez moi être clair : nous défendons l’utilisation continue des DRM dans la protection de notre propriété intellectuelle et celle de nos artistes », expliquait à cette ocassion Bronfman. On peut le dire, cet homme a de la constance.

Il faut dire que depuis, Warner a perdu des artistes peu célèbres comme The Crimea, qui ont préféré se donner aux internautes, mais aussi Madonna, qui ne croyait plus dans la capacité de sa maison de disques à s’adapter. Outche.

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