Le dogme des DRM aura tenu moins de dix ans dans l’industrie musicale. Les maisons de disques se résignent progressivement, oo vont y être poussées par le marché. Yahoo, qui est un partenaire de longue date des labels, a ainsi indiqué qu’il arrêtait totalement de créer des services basés sur le contrôle de l’utilisateur et les DRM…

Yahoo MusicIl y a bientôt deux ans, l’ancien patron de Yahoo Music David Goldberg avait secoué le petit monde de l’industrie musicale en suggérant haut et fort que les labels abandonnent totalement les DRM. C’était inattendu puisque Yahoo Music proposait lui-même aux Etats-Unis une formule d’abonnement illimité qui repose entièrement sur les DRM. Depuis, Goldberg est parti prendre son indépendance, et l’on se demandait ce que son remplaçant Ian Rogers pouvait bien penser.

Que l’on se rassure, il est dans la droite ligne de son prédécesseur. Intervenant au Digital Music Forum de Los Angeles, il a manifesté toute sa frustration face aux DRM. « Je ne dépenserai pas un sous de plus à payer des ingénieurs pour qu’ils construisent des faux contrôles, qui rendent la musique plus difficile à écouter pour les amateurs de musique« , a-t-il lâché. « Je mettrai toute mon énergie pour la rendre plus facile et pour rendre l’expérience meilleure« .

Il faut dire que Yahoo Music n’a plus le temps d’attendre. Rejeté par Apple qui lui préfère toujours la vente à l’unité, le modèle par abonnement a beaucoup de mal à décoller, et Yahoo Music Unlimited n’est pas assez rentable. A l’heure d’une restructuration complète du groupe, Yahoo Music Unlimited est menacé de se rendre droit vers le cimetière des services musicaux abandonnés par excès de DRM, où se trouvent déjà Sony Connect et Virgin Digital.

Il faut donc attendre de Yahoo qu’il suive rapidement la voie tracée par Amazon le mois dernier, et qu’il refuse enfin totalement les DRM, sans se contenter des déclarations d’intention et des enquêtes. Tant pis pour les abonnements, dont les consommateurs ne veulent pas. Dans son discours, Rogers a expliqué que Yahoo n’avait jamais voulu des DRM, et que c’était une condition imposée par les labels. C’est un argument que toutes les plate-formes de musique en ligne (et de vidéo) ont avancé pour s’excuser auprès du public. Mais personne ne leur a jamais mis le couteau sous la gorge pour signer des accords qu’ils ne voulaient pas signer. Amazon a eu la patience d’attendre plusieurs années pour sortir, avec EMI et Universal, un service qui répond réellement aux attentes des clients. Il ne reste plus qu’à toutes les plateformes et toutes les maisons de disques de faire de même…


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