Selon le cabinet français NPA Conseil spécialisé dans l’audiovisuel numérique, le marché de la vidéo à la demande (VOD) aurait suscité en France entre 1,8 et 2 millions d’actes d’achat au 1er semestre 2006. Vraiment ?

Le cabinet des Nouveaux Paysages Audiovisuels (NPA) indique à ses clients de l’audiovisuel qu’il y aurait eu entre 1,8 et 2 millions d’actes d’achats au 1er semestre sur les plate-formes de vidéo à la demande (VOD). Il s’agit résultats obtenus après enquête auprès de 12 acteurs français du marché : Arte VOD, Canal Play (groupe Canal+), Fnac.com, France Télévisions, Free, l’Institut national de l’audiovisuel (INA), M6, Orange, TF1, TPS, Virginmega et Vodeo.

L’offre de VOD en France ne cesse de progresser. Alors que NPA Conseil recensait 700 films de disponibles en mars dernier, nous sommes passés à 900 films deux mois et demi plus tard à peine. Mais de quelle offre et de quels actes d’achats parle-t-on vraiment ?

L’énorme majorité des services cités n’offre pas la possibilité de télécharger et de stocker pour un temps illimité les vidéos « achetées ». Au contraire, elles proposent uniquement le visionnage en ligne en direct (en streaming) ou le téléchargement d’une version du film encapsulée dans un DRM, qui en interdit la lecture 24 ou 48 heures plus tard. Il ne faut donc pas parler d’acte d’achat, ce qui est trompeur pour le consommateur, mais plutôt de location ou de visionnage à la demande. Il n’y a aucun transfert de propriété au bénéfice de l’acheteur, mais simplement le bénéfice d’un droit d’accès temporaire au film souhaité. C’est une différence fondamentale, qu’il ne faut pas occulter sans être mensonger quant à l’importance réelle du marché.

Le droit d’accès à la place de l’achat

Car cette précision faite, les chiffres restent certes importants mais deviennent très relatifs. Le marché de la vidéo en location traditionnelle représente en France plus de 110 millions d’unité par an. Celui de la VOD représente donc encore moins de 4 % des vidéos louées. Les deux principales barrières à l’entrée restent la fenêtre d’exploitation, encore postérieure à la sortie en DVD, et le prix supérieur à la location traditionnelle en DVD. La première barrière devrait s’effacer en décembre prochain lors de la révision des accords de VOD avec les FAI, mais la deuxième reste un point sensible. Combien vaut un film qui n’a aucun support matériel et qui ne plus être regardé deux jours plus tard ?

Pour résoudre cette deuxième question, c’est la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) qui devrait apporter la meilleur réponse. Pour un coût mensuel déterminé, l’abonné a accès à autant de films qu’il le souhaite parmi un catalogue spécifique. Free a déjà commencé l’expérience avec des bouquets très spécialisés, notamment à destination des enfants.

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