Les principaux constructeurs de radars en France ont dévoilé dans un communiqué les nouvelles dispositions du protocole signé avec le ministère de l’intérieur. Les avertisseurs de radars, désormais appelés technologies d’aide à la conduite, n’indiqueront plus la position des radars fixes ou mobiles. À la place, ils signaleront les « sections de voies dangereuses » et les « points de danger précis ».

C’est vraisemblablement l’épilogue de l’affaire des avertisseurs de radars. Après avoir un temps évoqué leur suppression, le ministère de l’Intérieur a signé un « protocole d’accord relatif aux outils d’aide à la conduite » avec les représentants des principaux constructeurs (Coyote, Wikango et Inforad). En conséquence, la position des radars fixes ou mobiles, ainsi que la localisation des contrôles routiers ne seront plus signalés.

Les membres de l’Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies d’aide à la conduite (AFFTAC) « se sont engagés à ne plus indiquer la localisation des radars fixes ou mobiles, ainsi que celle des contrôles routiers opérés par les forces de l’ordre » est-il annoncé dans un communiqué. « Plusieurs avancées vont être mises en œuvre dans les prochaines semaines conformément aux accords définis par le protocole« .

Comme prévu, les outils d’aide à la conduite – le nouveau nom des avertisseurs de radars – vont s’investir dans la bataille en faveur de la sécurité routière. À l’avenir, les caractéristiques des outils d’aide à la conduite seront calibrés de façon à ce qu’ils indiquent deux grands types d’information : les « sections de voies dangereuses » et les « points de danger précis« .

  • Les  » sections de voies dangereuses  » se verront indiquées par deux sources d’informations : les données accidentogènes issues des services de l’État ou les signalements des utilisateurs d’appareils. Ces sections de voies dangereuses représenteront une section de voie d’au moins 4 km sur le réseau autoroutier, d’au moins 2 km hors agglomération et d’au moins 300 mètres en agglomération.
  • Les  » points de danger précis  » (un obstacle au trafic : passage à niveau, chaussée rétrécie ; passage dangereux : ponts, tunnels, fortes pentes, virage signalé dangereux ; endroits où se concentrent les publics fragiles : écoles, colonies de vacances, hôpitaux ; sources de danger temporaires : zones de travaux routiers, obstacles, chaussée glissante ou rétrécie, intervention d’exploitation en cours, accidents, embouteillages ponctuels, etc…) pourront faire l’objet d’un signalement à tous les utilisateurs d’appareils.

D’autres mesures évoquées auprès du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, ont été validées au travers du protocole d’accord. Ainsi, les appareils techniquement compatibles pourront diffuser des messages de prévention routière, tandis que des recherches dans le domaine de l’hypovigilance (baisse de la vigilance) seront menées avec les services de l’État.

Les principaux constructeurs de radars amorcent donc visiblement une évolution de leurs activités, dans la mesure où le signalement des radars fixes ou mobiles ne sera plus permis. D’ailleurs, les produits « non conformes » ne seront plus diffusés dans un délai de quatre mois et un label spécifique, validé par un tiers-certificateur, sera mis en place afin de permettre « aux utilisateurs et aux distributeurs d’appareils d’utiliser ou vendre des produits conformes à la nouvelle réglementation« .

Pour le président de l’AFFTAC, ces nouvelles sont un moindre mal par rapport à la suppression évoquée en mai dernier par le comité interministériel de la sécurité routière (CISR). Au lieu d’indiquer la position des radars, les produits des constructeurs mettront en avant des « sections de voies dangereuses » qui pourront, a priori, englober des zones où se trouvent des radars. Reste à savoir si les automobilistes seront convaincus.


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