Alors que l’abstention menaçait de favoriser le Front National et la gauche, l’UMP aurait envoyé des SMS pour inciter des électeurs à se déplacer dans les urnes et à voter pour le candidat du parti de la majorité parlementaire. Y compris à des électeurs non adhérents de l’UMP.

Mise à jour 2 : l’UMP nous a fait parvenir un droit de réponse, que nous vous invitons à lire, dans lequel la formation conteste une partie des faits rapportés.

Mise à jour : un autre témoignage nous parvient de Gironde.

C’est une information qui nous parvient d’un lecteur dont nous ne doutons pas de la fiabilité. Vendredi dernier, en soirée, l’un de ses proches qui n’est pas membre de l’UMP aurait reçu sur son téléphone mobile un SMS émanant de l’UMP, et signé de son président. « Chers amis, ce dimanche 27 mars, j’ai besoin de vous ! Chaque voix compte, alors votez et faites voter UMP ! Merci de votre soutien. Jean-François Copé« , dit le message dont nous avons eu connaissance.

A la place du numéro d’expéditeur figurait le nom « UMP ». Renseignement pris, certaines centrales d’envois de SMS autoriseraient cette pratique, puisque « le sender d’un SMS est une chaine de 11 caractères alphanumériques, pas forcément un numéro« , nous explique @Antwan sur Twitter. Ca serait aussi possible en passant par Skype, ou en passant par un service l’international en roaming.

La personne qui a reçu ce SMS est électeur dans le canton de Mundolsheim, en Alsace. Le candidat UMP sortant l’a emporté au deuxième tour avec 70,5 % des voix, contre son adversaire du Front National. L’abstention n’a que très légèrement faibli entre les deux tours, passant de 61,80 % à 60,70 % des inscrits.

Contactés, ni la fédération UMP du Bas-Rhin ni le siège de l’UMP à Paris n’étaient joignables lundi matin pour nous confirmer l’envoi des SMS au nom du parti majoritaire.

Cette pratique n’est toutefois pas récente, et avait été déconseillée par la CNIL dans une délibération du 5 octobre 2006. « La Commission relève que le format actuel des messages qui peuvent être envoyés sur les téléphones portables (SMS) ne permet généralement pas de fournir aux personnes démarchées les informations nécessaires dans le cadre d’une opération de prospection politique. En conséquence, elle préconise de ne pas utiliser ce moyen de communication afin de réaliser des opérations de communication politique« , avait-elle écrit. Par ailleurs elle recommandait « que les personnes soient averties, lors du recueil de leurs données par le prestataire détenteur du fichier dont l’utilisation est envisagée, de la possible utilisation de leurs données à des fins de prospection politique« .

En février 2009, le Canard Enchaîné avait affirmé que l’UMP avait dépensé 15 000 euros pour envoyer un SMS à 150 000 adhérents, ce qui avait été démenti au Post.fr. En juin de la même année, le Parisien rapportait qu’à Boulogne, lors des élections européennes, des militants UMP avaient « sillonné la commune tout le week-end, munis de deux bornes qui ont envoyé des milliers de SMS sur les portables utilisant la fonction bluetooth« .

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