Début décembre, une nouvelle réunion de l’ICANN aura lieu. À cette occasion, la question d’un domaine réservé aux adultes animera à nouveau les débats. Toutefois, les professionnels de l’industrie du porno sont eux-mêmes divisés sur ce sujet.

Proposé pour la première fois en 2001, le domaine pour adultes .xxx continue de diviser les membres du « Governmental Adivsory Committee » (GAC), un organe regroupant tous les représentants des pays membres de l’ICANN, l’instance en charge de la régulation d’Internet. Alors que la prochaine réunion doit se tenir du 5 au 10 décembre en Colombie, l’avenir de ce domaine reste hautement incertain.

ICM Registry, la société qui a déposé il y a neuf ans une requête auprès de l’ICANN pour créer ce domaine, veut continuer à y croire. Malgré une procédure qui traîne depuis des années, le président de la société espère que l’autorité en charge de la régulation d’Internet tranchera en sa faveur. En effet Stuart Lawley projette de démarrer la commercialisation du domaine dès le premier trimestre 2011.

Pourtant, la création du domaine .xxx est loin d’être acquise. Comme le fait remarquer The Register, même les membres de l’industrie de la pornographie sont divisés sur ce point. L’association Free Speech Coalition – connue pour ses campagnes anti-piratage – est ainsi opposée à cette extension. Sans parler des membres du Governmental Adivsory Committee.

La représentante canadienne au GAC, Heather Dryden, a soulevé certaines problématiques qui pourraient survenir après l’adoption du domaine. Au regard des contenus concernés, elle s’est interrogée sur l’opportunité d’introduire un nom de domaine controversé qui risque de favoriser la fragmentation d’Internet. Un domaine de ce genre risque de subir une censure importante dans certains pays.

L’industrie du porno reste particulièrement prospère. Sur Internet, les estimations évoquent plus de 370 millions de sites web proposant du contenu pour adultes. Chaque seconde, plus de 3 000 dollars (environ 2 160 euros) sont dépensés en ligne et la requête « sex » reste le premier terme recherché sur le web (plus de 25 % de l’ensemble des recherches).


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