Les renseignements américains observent des décollages de ballons espions depuis l’Île de Hainan, en mer de Chine. Des images satellites permettent de repérer une base de lancement.

Le ballon espion envoyé par la Chine ne serait pas un essai, mais un appareil parmi des dizaines d’autres issus d’un programme d’espionnage. Les États-Unis se penchent sur une base située sur l’Île de Hainan, un territoire vaste comme la Belgique situé en mer de Chine. Le Washington Post révèle dans un article ce 14 février que les renseignements américains suivent le déplacement d’appareil d’espionnage depuis leur décollage sur l’Île. Leur mission principale serait d’abord d’observer les bases militaires insulaires des États-Unis dans l’Océan Pacifique à haute altitude, notamment celle sur l’Ile de Guam.

Néanmoins, les analystes du renseignement n’arrivent pas à déterminer pas si la déviation jusqu’au cœur des États-Unis était intentionnelle ou accidentelle. L’appareil est doté d’hélices et d’un gouvernail, il peut donc être piloté à distance, sans que l’on connaisse son rayon d’action manœuvrable.

L’engin a pris un virage inattendu vers le nord, selon plusieurs responsables américains, puis a rencontré des vents forts, qui semblent l’avoir poussé vers le sud. Un avion de chasse a abattu le ballon au large des côtes de la Caroline du Sud le 4 février, une semaine après qu’il a traversé l’Alaska.

Le ballon espion aurait décollé depuis la base de l'Île de Hainan en Mer de Chine. // Source : Numerama
Le ballon espion aurait décollé depuis la base de l’Île de Hainan en mer de Chine. // Source : Numerama
Il entre dans l'espace aérien des États-Unis le 28 janvier au dessus de l'Alaska.s // Source : Numerama
Il entre dans l’espace aérien des États-Unis le 28 janvier au-dessus de l’Alaska // Source : Numerama
Il est abattu le 4 février au large au large des côtes de Caroline du Sud. // Source : Numerama
Il est abattu le 4 février au large des côtes de la Caroline du Sud. // Source : Numerama

Une base de lancement repérée sur l’Ile de Hainan

« C’est un programme discret, qui fait partie d’un ensemble plus vaste de programmes visant à obtenir une plus grande clarté sur les installations militaires aux États-Unis et dans divers autres pays », a déclaré un haut fonctionnaire américain aux journalistes américains.

Des chercheurs du Middlebury Institute of International Studies en Californie ont identifié l’installation sur des images satellite capturées par la société d’imagerie spatiale Planet Labs. On ne peut affirmer avec certitude que le fameux ballon de février a décollé depuis cette base. « Nous pensons qu’il s’agit du meilleur site de lancement possible sur l’île, d’autant plus qu’il a déjà accueilli des aérostats », explique Sam Lair, au magazine Rolling Stones.

Les images satellites permettent de repérer une base de lancement équipée de radars. // Source : MIDDLEBURY INSTITUTE OF INTERNATIONAL STUDIES/PLANET LABS
Les images satellites permettent de repérer une base de lancement équipée de radars. // Source : Middlebury Institute of International Studies / Planets Labs

« L’ensemble de l’installation est entouré d’une clôture de sécurité périphérique et comprend trois grands radômes, des abris utilisés pour abriter les antennes radar » précise Samr Lair. Une rampe de lancement de 140 mètres a également été observée depuis l’image satellite prise à la mi-janvier.

Plus d’une dizaine de ballons chinois auraient décollé depuis 2018 et sont observés discrètement par les États-Unis. Cette campagne d’espionnage passerait peut-être inaperçue si l’appareil repéré fin janvier n’avait pas dérivé sur le continent.


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