Bonne nouvelle pour ceux et celles qui s’inquiétaient de l’orientation que risquait de prendre le « Partenariat sur l’IA » lancé fin septembre par Amazon, Facebook, Google, IBM et Microsoft. Les organismes à but non lucratif rallient aujourd’hui massivement l’initiative, ce qui est une excellente chose pour la qualité des débats et des réflexions que ce partenariat entend avoir sur l’intelligence artificielle.
En effet, au lancement du « Partenariat sur l’IA », l’on pouvait légitimement craindre que la mise en place d’une telle structure, uniquement alimentée par la production intellectuelle des géants du net, allait conduire à une prise de contrôle du débat public sur l’intelligence artificielle. En effet, en étant seules à bord de cette initiative, ces compagnies allaient de fait fixer elles-mêmes les limites éthiques à ne pas franchir et trancher des sujets complexes sans être confrontées à d’autres opinions.
Comme nous le faisions remarquer alors, l’IA pose énormément de problématiques sociétales actuelles ou à venir, qu’il s’agisse de l’automatisation des engins militaires, de la montée en puissance des algorithmes dans le travail, de l’intrusion dans la vie privée en échange de toujours plus de services personnalisés pour les utilisateurs ou bien du risque d’une influence la pensée politique des humains.
Le fait est que certaines des entreprises qui ont fondé le « Partenariat sur l’IA » ont un modèle économique qui repose — c’est principalement le cas de Google et Facebook — sur la collecte et le traitement des données personnelles. Par ailleurs, ces énormes silos centralisés à informations privées ont aussi des intérêts commerciaux évidents. Rien ne dit qu’ils agiront toujours en priorité pour le bien commun.
L’Unicef, l’EFF, Human Rights Watch…
Ces craintes sont désormais partiellement levées grâce à l’arrivée mardi 16 mai d’une vague de recrutement pour le « Partenariat sur l’IA ». Et parmi les 22 nouveaux membres qui rejoignent Facebook, Microsoft, Google, Amazon et IBM, 14 sont des organismes à but non lucratif, dont des organisations comme l’Unicef, Human Rights Watch et l’Electronic Frontier Foundation. Les 8 restantes sont des entreprises du secteur privé, dont Sony, Intel, eBay, SAP ou Salesforce.
L’accès de ce partenariat à des tiers n’étant pas issus de la Silicon Valley a commencé en début d’année avec par exemple l’arrivée de l’union américaine pour les libertés civiles (Aclu), d’un think tank (Peterson Institute of International Economics), de l’université de Californie à Berkeley et d’OpenAI (une organisation fondée par Elon Musk qui vise à confier le contrôle de l’IA aux utilisateurs plutôt qu’aux quelques entreprises qui les conçoivent, par crainte d’un usage despotique).
Créer un ensemble diversifié, équilibré et global de perspectives sur l’IA
Cette ouverture a eu lieu au moment où Apple a rejoint le « Partenariat sur l’IA », alors que son approche en matière d’intelligence artificielle tranche avec celle des autres grandes entreprises de la technologie et du numérique.
« En collaboration avec les sociétés fondatrices et nos partenaires existants à but non lucratif, ces nouveaux partenaires renforcent et élargissent notre représentation, ce qui nous permet de réaliser notre objectif de créer un ensemble diversifié, équilibré et global de perspectives sur l’intelligence artificielle », peut-on lire dans le communiqué de presse. D’autres devraient rejoindre l’initiative prochainement, est-il annoncé.
« Ces ajouts ont permis de créer un conseil équilibré de représentants venant des entreprises et des secteurs indépendants, y compris des organismes sans but lucratif, des ONG et des milieux universitaires. Au fil des mois, nous avons travaillé à continuer en vue de créer une organisation diversifiée et multipartite pour un dialogue ouvert et constructif sur l’IA », se félicitent les membres du partenariat.
À ce propos, quel est l’objectif de ce partenariat ? Il est multiple : il s’agit « d’héberger des discussions, de commander des études, d’écrire et distribuer des rapports sur des sujets critiques et de chercher à développer et partager les meilleures pratiques et des standards pour l’industrie ».
En clair, il s’agit de fixer des lignes de bonne conduite sur le développement des IA pour qu’elles « bénéficient à la population et à la société ». Les partenaires entendent « répondre à des problématiques importantes, y compris sur l’éthique, la sécurité, la transparence, la vie privée, l’influence, et l’équité ». Au vu de la sensibilité de ces sujets, il est heureux que les entreprises ne soient pas les seules à participer au partenariat.
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