Elon Musk a confié lors d’une récente interview qu’il passait une demie journée par semaine à travailler dans les bureaux d’Open AI, une association à but non lucratif qu’il a fondée pour développer une intelligence artificielle qui ne soit pas centralisée et aux mains de quelques conglomérats, mais sur laquelle les utilisateurs gardent le contrôle.

Que fait Elon Musk de ses journées, lui qui doit jongler entre la direction d’un Tesla qui cherche à révolutionner l’automobile par le passage au tout-électrique, et un SpaceX qui cherche à révolutionner l’envoi de fusées dans l’espace ? On pourrait croire que l’emploi du temps du génial milliardaire est déjà suffisamment rempli, et plus encore avec les problèmes qu’il rencontre, que ce soit pour accentuer la production des Tesla ou comprendre comment s’est produit l’explosion de la fusée Falcon 9.

Mais en réalité, Elon Musk consacre aujourd’hui une demie journée chaque semaine à une autre organisation, beaucoup moins connue que ses deux entreprises : Open AI. C’est en tout cas ce que l’ingénieur et homme d’affaires a confié dans une récente interview au fonds Y Combinator, publiée le 15 septembre dernier.

Musk y explique à nouveau ses craintes liées à l’intelligence artificielle, qu’il avait développées avant l’été. En somme, il redoute qu’une entreprise ou qu’une poignée d’entreprises dispose d’un contrôle très étroit sur les intelligences artificielles utilisées partout dans le monde, et par tout le monde. Or, celui qui aura le pouvoir sur les intelligences artificielles utilisées par les humains aura dans les faits un contrôle sur les êtres, en anticipant leurs besoins, en guidant leur comportement.

Mon inquiétude c’est plutôt que quelqu’un pourrait utiliser l’IA d’une mauvaise manière

« Ça devient je pense une situation très instable si vous avez n’importe quelle IA incroyablement puissante. Vous ne savez pas qui va la contrôler », prévient-il, en redoutant y compris que des services de renseignement étrangers ou un dictateur quelconque puissent s’emparer d’une technologie et en abuser.

« Mon inquiétude n’est pas tellement qu’une IA pourrait se développer par elle-même d’une manière mauvaise. Mon inquiétude c’est plutôt que quelqu’un pourrait l’utiliser d’une mauvaise manière ». Il est d’autant plus inquiet qu’il affirme qu’à l’avenir l’homme sera bionique, et que son cerveau sera physiquement relié aux ordinateurs.

openai

Pour éviter les intelligences artificielles toutes puissantes mises aux mains de quelques uns (au hasard Google, Facebook, Microsoft, Apple, Amazon …), Elon Musk a donc décidé de créer cette organisation à but non lucratif, Open AI, qui ambitionne de remettre l’IA dans les mains des utilisateurs. On ne sait pas encore grand chose sur ce projet, si ce n’est qu’il y a déjà une petite quarantaine d’ingénieurs à travailler dessus.

« Les gens [à Open AI] croient vraiment dans la mission. Il s’agit de minimiser les risques de dommage existentiel à l’avenir. Je trouve que ça se passe bien, et je suis plutôt impressionné par ce que les gens font, et le niveau des talents. Et évidemment, nous cherchons toujours à faire venir d’autres gens talentueux ».

Article mis à jour : une erreur de traduction nous avait fait écrire que Musk passait une demie journée chaque jour sur Open AI. C’est une demie journée chaque semaine.


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