Vieux rêve des géants du divertissement en ligne, la disponibilité immédiate des films à la demande alors qu’ils sont encore projetés en salles devient un sujet de plus en plus important aux États-Unis. Six des plus gros studios hollywoodiens seraient proches d’un accord.

Rêve d’Apple, mais aussi de Netflix, d’Amazon et de nombreux consommateurs qui n’en peuvent plus d’attendre, la réduction du temps d’attente pour voir un film en VOD alors qu’il était il y a peu au cinéma semble plus que jamais possible en 2017.

En effet, si les discussions entre iTunes, Amazon ou encore ScreeningRoom avec les salles de cinéma et les studios semblaient sans issue durant ces dernières années, les choses semblent sur le point de bouger : depuis 2016, du coté de la production, l’idée de laisser les internautes louer un blockbuster quelques semaines à peine après son exploitation en salles fait son chemin.

Réduction de la fenêtre d’exploitation

Variety rapporte ce mercredi qu’un accord se profile à l’initiative de six des plus importants studios américains, qui tous semblent déterminés à raccourcir les délais entre la sortie d’un long-métrage en salles et sa mise en ligne sur les plateformes de vidéo à la demande. Selon le magazine américain, qui a obtenu de nombreux détails des négociations, celles-ci commencent à donner naissance à un consensus concret avec les exploitants de salles de cinéma.

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Dans ce nouveau dispositif, les exploitants constituent bien sûr la partie qui a le plus à perdre. Ils ne conserveront leur exclusivité sur les œuvres qu’une quarantaine de jour, voire moins, alors qu’auparavant ils disposaient en moyenne de 90 jours d’exclusivité avant que les films soient mis en ligne. La chronologie des médias est ainsi faite : impossible de contenter tout le monde au même moment.

Toujours selon le magazine, la négociation a pris différentes directions avant de trouver une solution qui pourrait convenir aux salles de cinéma. La première proposition venait de la Warner : le studio suggérait qu’en échange d’une exclusivité réduite à 17 jours, les gérants recevraient une compensation financière grâce à une commission sur chaque location. Avec ce modèle, la Warner se préparait à louer les films encore en salles à 50 dollars l’unité. Un prix élevé. Trop, sans  doute.

D’ailleurs, ni la Fox ni Universal n’ont voulu suivre le studio dans cette direction, estimant qu’un prix de départ à 50 dollars n’est ni attractif ni pertinent. Dès lors, la Warner et la Fox militeraient donc pour une sortie numérique plus tardive, autour des 30-40 jours, mais avec un prix moins élevé, à hauteur de 30 dollar. Pour sa part, Universal continue de plaider pour une disponibilité en ligne après seulement 20 jours d’exploitation tout en partageant l’idée d’une location à 30 dollars. Très audacieuse, l’offre d’Universal sera certainement la plus dure à accepter pour les exploitants.

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Une salle de cinéma.

Source : M4tik

Selon des sources proches des grandes chaînes de salles américaines, AMC, Regal ou encore Cineplex, Lionsgate, la Paramount ou même Sony seraient également des parties prenantes dans ces discussions.  Seul Disney, poids lourdes des sorties en salles, ne paraît pas vouloir avancer dans cette direction. Il faut dire qu’avec un agenda toujours chargé et des films qui ont une très longue durée de vie en salles (Star Wars, Marvel, Walt Disney Studio et Pixar), le géant peut légitimement considérer n’avoir rien à gagner à changer le calendrier d’exploitation.

Enfin, bien que l’avancée des discussions confirme que les plans faits par Apple et iTunes ne sont pas utopiques, les Américains ne verront certainement pas ce nouvel agenda être mis en place avant la fin de l’année. Aucun contrat n’est encore signé et la loi antitrust américaine empêche de toutes manières les studios de faire un front commun face aux exploitants.


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