En Belgique, les syndicats qui protestent contre la fermeture d'une usine Ford ont dû annuler une série de concerts que voulaient offrir des artistes, de peur que la Sabam ne présente une facture salée au nom de la défense des droits d'auteur.

Mise à jour : lire la mise au point de la Sabam.

Voilà qui ne va pas aider l'industrie musicale à retrouver la sympathie du public, ce qui l'aiderait pourtant à défendre la légitimité de sa lutte contre le piratage. En Belgique, les syndicats qui protestent contre la fermeture de l'usine Ford de Genk avaient gagné le soutien de différents groupes de musique, qui avaient prévu de se produire gratuitement cette semaine devant les portes de l'usine, pour médiatiser le mouvement de grève. Mais les médias locaux rapportent que les syndicats ont dû annuler (au moins provisoirement) la série de concerts gratuits, devant les menaces de la Sabam, la Sacem belge.

En effet, les syndicats affirment que des inspecteurs de la Sabam se seraient rendus sur les lieux pour prévenir les organisateurs que même les concerts gratuits doivent donner lieu à des paiements de droits d'auteur, et qu'il le faudrait donc payer quelques 15 000 euros de redevances. "Ils sont vraiment hors de ce monde", s'est énervé Robby Debruyn, syndicaliste de la CGSLB. "Les groupes de musique se produisent totalement gratuitement. Ils veulent au moins faire quelque chose pour nous. Nous essayons quand même d'aboutir à un accord avec la Sabam, mais pour l'heure tous les concerts sont annulés."

Interrogé par l'agence de presse Belga, le directeur de la Sabam Christophe Depreter nie la visite d'inspecteurs sur les lieux, et affirme qu'aucune estimation financière n'a été réalisée. Cependant, il s'est refusé à rassurer les syndicalistes qui avaient pris contact avec un inspecteur local de la société de gestion. "Nous sommes conscients qu'il s'agit d'un dossier sensible", a-t-il simplement commenté, en indiquant qu'aucune décision n'avait été prise. Ni dans un sens, ni dans l'autre.

Faute de certitude, le premier concert prévu dimanche soir, avec Jared, a été annulé. 

En 2006, la Sacem en France avait créé un émoi similaire, lorsque des médias avaient affirmé que la société de gestion française avait demandé à une école bretonne de payer 75 euros parce que des élèves avaient chanté une chanson d'adieu à leur maîtresse. Mais la Sacem avait expliqué que la somme était celle demandée pour l'ensemble du spectacle de fin d'année, dans le cadre duquel avait été chantée cette chanson.

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