Pour privilégier ses propres applications, Twitter a annoncé de nouvelles règles d'utilisation de son API qui limitent considérablement ce que les développeurs peuvent faire avec les bases de données du réseau social. Ils ne pourront plus, notamment, mixer Twitter avec d'autres sources de contenus ou de services.

Alors qu'il a fondé en partie son succès sur le travail des développeurs tiers, Twitter a décidé de se refermer sur lui-même pour donner la priorité à ses propres logiciels officiels. Le service de micro-blogging a annoncé des changements drastiques dans les règles d'utilisation de la version 1.1 de son API, avec pour effet de limiter considérablement les marges des manoeuvre des développeurs tiers qui doivent s'interfacer avec les bases de données de Twitter. 

La plus spectaculaire des nouvelles règles est la limitation désormais imposée au nombre d'utilisateurs que peuvent avoir les clients Twitter alternatifs. S'ils dépassent 100 000 utilisateurs, ils devront obligatoirement demander l'autorisation de la société pour continuer à croître. La limite vaut pour les nouvelles applications ; les anciennes auront le droit de doubler leur base actuelle d'utilisateurs, et devront au delà négocier leur autorisation. Ce qui donne concrètement un droit de vie ou de mort à Twitter dès lors qu'une application menacera son propre logiciel TweetDeck ou ses applications mobiles.

Par ailleurs, et c'est sans doute le plus gênant, Twitter a décidé de rendre obligatoire le respect de ses "Display Guidelines" (lignes directrices pour le design) qui n'étaient jusque là que de simples conseils. Les développeurs qui avaient jusque là toute liberté de choisir la manière d'implémenter les différentes fonctionnalités de Twitter devront obligatoirement suivre les règles très strictes définies dans le cahier des charges. Ou alors, leurs accréditations pourront être supprimées, rendant leurs applications inopérantes.

En particulier, la section 3 des Display Guidelines interdit aux développeurs de mixer l'affichage des tweets avec d'autres réseaux sociaux. Il est obligatoire d'afficher des boutons "répondre", "retweet" ou "ajouter en favori", mais pas question d'ajouter un bouton "partager sur Facebook". De même, "les tweets qui sont regroupés dans une timeline ne doivent pas être rendus avec du contenu non-Twitter, tels que des commentaires, ou des mises à jour d'autres réseaux". Les applications qui affichent des tweets doivent être dédiées à Twitter, et les développeurs n'auront quasiment plus aucune liberté pour ajouter de la plus-value ou se distinguer des concurrents.

Twitter assume totalement ses nouvelles directions, déjà annoncées il y a plus d'un an, et propose même un graphique à quatre cases qui résume sa philosophie. "Nous essayons d'encourager l'activité dans les cases en haut à gauche, en bas à gauche, et en bas à droite, et de limiter certaines utilisations qui occupent la case en haut à droite", explique le réseau social. Twitter cite explicitement TweetBot ou Echofon comme des applications visées par ses nouvelles règles.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !