Google est accusé par AT&T de ne pas respecter avec Google Voice les obligations de neutralité imposées aux opérateurs de téléphonie. La firme de Mountain View bloque les appels émis vers des destinations rurales, où les communications lui sont surfacturées.

Les fidèles lecteurs de Numerama et ceux qui s’intéressent de près aux problématiques liées aux nouvelles technologies savent au moins dans les grandes lignes ce qu’est la neutralité du net. Elle impose aux opérateurs de télécommunications de diriger les paquets de données vers leur destination sans discrimination, ni en fonction du contenu, ni en fonction de l’émetteur, ni en fonction du destinataire. Ce principe existe aussi en matière de téléphonie. Or Google, chantre du respect de la neutralité du net, est aujourd’hui suspecté de ne pas respecter la neutralité téléphonique.

La Commission Fédérale des Communications (FCC) a en effet ouvert une enquête sur Google Voice, accusé par l’opérateur AT&T de bloquer des appels vers certaines destinations. Inspiré de Skype, le service permet aux internautes de bénéficier d’un numéro de téléphone unique et d’appeler gratuitement sur le territoire américain. Mais pour router les appels, Google doit payer aux opérateurs ce qu’il offre gratuitement aux utilisateurs.

C’est pour cette raison que Google a décidé de bloquer les appels émis vers certaines destinations rurales des Etats-Unis, où les communications sont surfacturées par les opérateurs. Plutôt que de devoir payer cher ces appels, la firme de Mountain View a préféré les interdire.

Toute la question est de définir la nature de Google Voice. S’agit-il, comme le prétend AT&T, d’un service classique de téléphonie sujet aux réglementations nationales et notamment à l’obligation d’acheminer tous les appels quelle que soit leur destination ? Ou s’agit-il, comme le prétend Google, d’un service Internet comme un autre ?

Pour défendre son application, Google a jusqu’au 28 octobre pour présenter ses observations à la FCC. De son côté, AT&T espère bien faire chuter l’application du géant du web, qu’il avait déjà tenté de bannir de l’App Store pour empêcher son utilisation sur l’iPhone.


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