En août, une mystérieuse voiture autonome effrayait les habitants d’Arlington, en Virginie. Ce véhicule, conduit par un homme pour le moins étrange déguisé en fauteuil, était en réalité un test lié à la voiture autonome, réalisé par le constructeur automobile Ford.

Le 8 août 2017, un bien étrange véhicule intrigue les piétons d’Arlington, en Virginie. Un van Ford est signalé en ville, avec une particularité pour le moins mémorable : il se déplace sans conducteur. Du moins, en apparence : on trouve à bord un homme déguisé… en siège, comme s’il souhaitait faire passer sa voiture pour un modèle autonome. Des médias locaux ont enquêté sur cet énergumène et sur les raisons de ses actes, sans parvenir à une explication satisfaisante.

Il aura fallu attendre un communiqué de presse de Ford, publié ce mercredi 13 septembre, pour comprendre de quoi il s’agissait réellement. Il ne s’agissait donc pas juste d’un homme qui voulait rester caché, mais bien d’un test du constructeur automobile américain.

Celui-ci avait pour but d’essayer une nouvelle méthode de communication à partir de signaux lumineux entre une voiture autonome et les piétons, cyclistes ou autres automobilistes se trouvant à proximité. L’idée était de voir comment les signaux allaient être perçus en condition réelle.

Trouver un moyen de remplacer les gestes du conducteur

Pour concevoir cette nouvelle méthode de communication, Ford s’est associé au Virginia Tech Transportation Institute. Le défi d’un tel projet était avant tout de trouver comment communiquer l’intention, sur la route, d’un véhicule autonome de la manière la plus claire possible.

John Shutko, un salarié de Ford spécialisé dans l’analyse des facteurs humains, résume l’enjeu dans le communiqué de presse de la marque : « Nous devons résoudre les défis inhérents au fait qu’il n’y ait pas de conducteur humain, donc concevoir un moyen de remplacer le clin d’œil ou les mouvements de la main est essentiel pour s’assurer de la sécurité et de l’efficacité des véhicules autonomes dans nos communautés. »

Plusieurs solutions ont d’abord été imaginées par les développeurs, comme l’utilisation de texte — impliquant que tout le monde comprenne la même langue, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis — ou de symboles. Au final, ce sont les signaux lumineux qui ont été retenus, avec trois messages prédéfinis que la voiture pouvait communiquer pour ce test :

  • « Céder le passage », avec deux lumières blanches se déplaçant côte à côte pour indiquer que le véhicule va s’arrêter complètement.
  • « Mode conduite automatique actif », avec une lumière blanche continue.
  • « Prêt à partir », avec une lumière blanche qui clignote pour prévenir du départ du véhicule alors à l’arrêt.
(c) Ford

(c) Ford

Analyser la réaction des piétons

Le but du test était avant tout d’analyser la réaction des passants et habitants de Virginie — d’où la nécessité pour le conducteur de se cacher et de faire croire à un véritable véhicule autonome. Ayant roulé une bonne partie du mois d’août et effectué plus de 1 100 kilomètres, le Transit Connect de Ford était équipé de caméras 360 degrés et a ainsi pu récolter près de 150 heures de data vidéo.

L’analyse du comportement des piétons et autres conducteurs va ensuite être important pour créer un standard industriel de communication entre véhicule autonome et humains le plus instinctif possible. « C’est pour cela que nous sommes en train de développer et de défendre une solution standard afin qu’elle puisse être adoptée par l’industrie et appliquée à tous les véhicules autonomes » conclut John Shutko dans le communiqué d’annonce.

Si Ford ne devrait pas dévoiler ses propres véhicules autonomes avant 2021, le constructeur américain continue les tests sur les comportements — après l’expérience réalisée avec Domino’s Pizza concernant les livraisons autonomes

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