Pour atténuer les coûts engendrés par le gaspillage alimentaire dans les supermarchés américains, une société a mis au point un outil de tarification dynamique, Wasteless. Il permet d’ajuster les prix en fonction de la date de péremption des produits.

Peut-on vraiment endiguer le gaspillage alimentaire à coup d’applications et, plus largement, d’innovations technologiques ? Selon les statistiques relevées par Planetoscope, plus de 41 200 kilos de nourriture sont jetés chaque seconde sur la planète. Un compteur qui grimpe à grande vitesse, et devant lequel certaines startups ont décidé de ne pas rester les bras croisés.

Aux États-Unis — où les pertes de l’industrie alimentaire sont estimées à 57 milliards de dollars par an –, une société baptisée Wasteless organise le commerce des produits de supermarchés, pour réduire les coûts du gâchis alimentaire.

Sur sa plateforme, « L’Internet des courses » (Internet of Groceries), le prix des produits dépend de la date de leur expiration. Autrement dit, une boîte d’œufs dont la date de péremption n’est que de quelques jours sera vendue bien moins cher que celle qui est consommable encore plusieurs semaines. Avec ce principe simple, Wasteless espère faire grimper les ventes des supermarchés, pour logiquement réduire leur gaspillage.

Wasteless

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43 paramètres combinés pour établir un prix

Pour établir ce système de tarification dynamique, la plateforme surveille constamment les stocks : si le nombre de produits diminue, les magasiniers seront alertés. Si des aliments en rayon approchent de leur date de fin de validité, leurs prix se voient automatiquement réduits. Pour ce faire, le système de Wasteless combine 43 critères — à l’instar de l’offre, la demande, l’emplacement, les jours fériés — pour établir le prix adéquat de chaque produit.

« La tarification dynamique est utilisée quotidiennement lors de la réservation d’un vol, d’un hôtel ou d’un Uber, et il n’y a aucune raison pour que ce soit différent pour nos courses, explique Ben Biron, le fondateur de Wasteless. C’est incroyable pour toutes les parties prenantes, car cela signifie, des prix plus bas pour le consommateur, plus de bénéfices pour le supermarché, et bien sûr, cela préserve notre planète en réduisant considérablement les déchets alimentaires au niveau du commerce de détail, soit 40 % de la nourriture totale cachée dans le monde. »

En France, des initiatives voient également le jour pour tenter de limiter le gaspillage alimentaire. Ainsi, la plateforme EQOsphere, créée en 2012, entend revaloriser les surplus et autres produits invendus en assurant une logistique entre les flux de produits jetés d’un côté, et ceux récupérés de l’autre. Les usagers de la plateforme sont invités à scanner les produits invendus ou périmés, dont les informations sont ensuite reportées dans un moteur de recherche.

Wasteless

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À Paris, la plateforme Fresh Me Up met en relation distributeurs et transformateurs pour trouver une utilité aux produits invendus et en éviter le gaspillage. Le fonctionnement est simple : les distributeurs référencent leurs invendus en ligne, et les transformateurs — comprenez, les restaurateurs, les cantines, les hôpitaux — peuvent piocher dans ce catalogue d’aliments qui auraient pu finir, intacts, au fond d’une poubelle.

De tels projets soulignent le potentiel des innovations technologiques pour lutter contre des problématiques de gâchis des ressources. Néanmoins, la technologie elle-même n’est pas sans impact sur l’environnement, à l’image des fortes quantités de déchets électroniques dispersés aux quatre coin de l’hémisphère.


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