Microsoft pourrait proposer à l’avenir des mises à jour matérielles au sein d’une même génération de console, transformant de plus en plus l’objet en un ordinateur de salon.

Les cycles de production des consoles sont longs. Très longs. Et à la vitesse à laquelle évoluent les composants informatiques, patienter jusqu’à dix ans entre deux générations de console est une incohérence qui retient toute l’industrie. Parallèlement aux consoles, les PC — modulables par nature — profitent en permanence des dernières évolutions matérielles. Mais quand bien même des titres sont créés spécifiquement pour tirer parti des derniers GPU, de nombreux studios brident intentionnellement leurs jeux pour faciliter l’interopérabilité avec les consoles.

Vers des consoles Évolutives ?

Microsoft a peut-être la solution. Phil Spencer, le grand chef de la division Xbox a révélé lors du Xbox Spring Showcase que le secteur des consoles allait drastiquement évoluer dans les prochaines années. L’homme espère donner un coup de main à sa console pour l’aider à affronter les affres du temps. Il suggère par exemple que les capacités matérielles des consoles pourraient être renouvelées, sans attendre une génération suivante.

« Le marché des consoles va connaître des innovations matérielles jamais vues, professe Spencer avant d’ajouter qu’une même génération pourra profiter d’évolutions matérielles, qui permettront aux anciens et futurs titres de fonctionner grâce au système d’Application Universelle qui fonctionne au-dessus des plateformes ».

Le jeu Quantum Break est sortie en même temps sur Xbox One et sur PC.

Le jeu Quantum Break est sorti en même temps sur Xbox One et sur PC

À une époque où on attend que les jeux tournent en 1080p et à 60 images par seconde, on comprend la position du responsable. La console, à la traîne derrière sa grande rivale japonaise, est partie avec un handicap dans la course aux performances. À titre égal, la résolution et la fluidité sur la Xbox One sont en deçà de celles offertes par la PlayStation 4.

Effet d’annonce ?

Concrètement, la mise en place de ce nouveau paradigme fait encore débat chez Microsoft. Mais Spencer a suggéré que les utilisateurs pourront acquérir des mises à jour matérielles optionnelles. On imagine qu’à la manière des PC, les titres continueront de fonctionner sur une console moins puissante, mais dans une résolution inférieure.

Si cette proposition peut apparaître comme une nouvelle manière d’augmenter le revenu moyen par utilisateur de l’entreprise, elle confirme que la frontière entre les PC et les consoles devient de plus en plus floue.

Cette évolution peut faire l’effet d’un choc, mais le changement de paradigme est sûrement souhaitable et prend sens dans la démarche globale entamée par Microsoft, qui pousse actuellement les développeurs à créer des jeux cross-platform (qui fonctionnent à la fois sur PC et Xbox One). Qui plus est, cela permettrait à la console de salon de profiter de la réalité virtuelle, une technologie extrêmement gourmande en ressources.

Faudra-t-il démonter sa console, acheter une version modulable, où rajouter une carte graphique externe ? Pour l’instant, Microsoft ne lâche aucune information. Mais dans tous les cas, si elle devient évolutive, la Xbox One pourrait très bien devenir la dernière console, au sens historique du terme, de Microsoft. Méfions-nous cependant des effets d’annonce  : personne n’a oublié le rétropédalage de la firme de Redmond au sujet de la Xbox One, qui partait sur une idée radicale pour aboutir à un objet fort classique.

 


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