L’historien et wikipédien Rémi Mathis vient d’annoncer sur Twitter son départ de Wikimédia France, évoquant des « violences » et du « sexisme » au sein de l’organisation. D’autres membres quittent également le conseil scientifique de l’association, comme Cédric Villani.

Plusieurs membres du conseil scientifique de Wikimédia France viennent de quitter l’association. Ce mardi 17 octobre 2017, l’historien et wikipédien Rémi Mathis a annoncé via son compte Twitter qu’il quittait ses fonctions au sein de l’organisation qui soutient les projets liés à Wikipédia.

Dans cette publication, le spécialiste des estampes anciennes et du jansénisme justifie son départ de Wikimédia France, en précisant que les « violences et [le] sexisme de ces derniers mois ne [lui] permettent pas d’y rester. » L’historien poursuit dans deux autres tweets, ajoutant qu’il « dénonce l’inaction de WM France et surtout contre la WM Foundation et son président. »

Rémi Mathis ajoute qu’il n’est pas le seul membre à quitter le conseil scientifique de Wikimédia France : l’écrivain Frédéric Martel, le conservateur de musée Laurent Le Bon ainsi que le mathématicien et député LREM Cédric Villani se retirent également de l’association.

https://twitter.com/RemiMathis/status/920334828645560320

« Un comportement de meute »

Dans une publication plus détaillée sur Medium, Rémi Mathis évoque les « divers mécontentements et diverses oppositions » qui marquent la vie de l’organisation depuis plusieurs mois. « Un comportement de meute a mené au départ de la directrice exécutive, au terme d’un harcèlement qui l’a conduite à porter plainte contre 12 personnes. Celles-ci s’ajoutent à la plainte pour harcèlement qu’elle avait déjà portée contre l’ancien président, Christophe Henner, désormais président de la Wikimédia Foundation?—?la structure internationale », écrit le wikipédien.

Rémi Mathis ajoute avoir adressé plusieurs messages à la Wikimedia Foundation — l’organisation à but non lucratif qui détient Wikipédia — entre juillet et octobre. Selon lui, la fondation « n’a rien fait pour s’opposer à ces violences, dont une partie s’est passée sur ses listes et ses sites. »

« À l’époque où le monde du spectacle commence à réagir et à dénoncer les Weinstein, il est proprement insupportable que le monde du numérique?—?et le meilleur?—?continue à mettre la poussière sous le tapis et à refuser de prendre ses responsabilités contre des comportements malsains, dangereux, violents et sexistes », poursuit l’historien.

Rémi Mathis met ainsi un terme à huit ans de présence au sein de Wikimédia France. L’historien a précisé qu’il continuerait malgré tout à contribuer à Wikipédia.


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