Les principaux studios hollywoodiens ont annoncé l'ouverture d'un nouveau front judiciaire contre MegaUpload, en marge de l'action en justice menée par les autorités américaines. L'industrie cinématographique accuse le créateur de la plateforme de téléchargement, aujourd'hui disparue, d'avoir causé la perte d'un demi-milliard de dollars au secteur.

Deux ans après la fermeture de MegaUpload, les principaux studios hollywoodiens n'ont pas oublié Kim Dotcom. Alors que le fondateur de l'ancien service de stockage en ligne est déjà poursuivi par les autorités américaines, qui réclament par ailleurs son extradition, voilà que la Motion Picture Association of America (MPAA) a annoncé avoir porté plainte contre les ex-responsables du service.

La MPAA, association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l'industrie cinématographique américaine (et plus particulièrement les intérêts de Paramount, Sony, Twentieth Century Fox, Universal, Walt Disney, Warner Bros), accuse en effet Kim Dotcom et ses comparses d'avoir organisé la violation à grande échelle de contenus protégés par le droit d'auteur.

Dans son communiqué, la MPAA reprend les évaluations du gouvernement américain selon lesquelles MegaUpload aurait gagné 175 millions de dollars sur le dos de la propriété intellectuelle, via la publicité et les abonnements, et causé la perte de plus d'un demi-milliard de dollars à l'industrie. Outre Kim Dotcom, Mathias Ortmann (directeur technique) et Bram van der Kolk (programmation) sont cités.

Aux yeux de la MPAA, MegaUpload ne pouvait pas ignorer la nature des fichiers qui étaient hébergés et téléchargés par les internautes. Selon l'association, le mécanisme visant à rémunérer ceux mettant en ligne des fichiers ne pouvait qu'encourager le piratage : ces uploaders étaient encouragés à faire circuler les liens de téléchargement, contre rémunération, permettant à MegaUpload de gagner en audience.

Si les responsables de MegaUpload cherchent à s'abriter derrière les spécificités de la loi américaine DMCA, qui encadre la procédure de notification et de retrait des contenus, les ayants droit estiment que l'entreprise ne jouait pas le jeu : elle ne supprimait que le lien envoyé par l'ayant droit, et non le contenu correspondant, qui pouvait être retrouvé sous d'autres liens.

En liberté conditionnelle, Kim Dotcom conteste évidemment en bloc les accusations de la MPAA et de ses membres. En parallèle, l'homme d'affaires continue ses activités en Nouvelle-Zélande. Rappelons que l'homme a lancé un nouveau service de stockage en ligne (Mega) et travaille sur une plateforme de musique en ligne (Baboom) et une messagerie sécurisée. Il a aussi lancé un parti politique.


Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !