Créé en fin d'année dernière, le Parti Pirate d'Islande fait déjà son entrée au Parlement islandais, avec 5,1 % des voix aux élections législatives organisées ce week-end. C'est la première fois que des députés issus du Parti Pirate sont élus dans un parlement national.

Les sondages avaient montré la forte percée du Parti Pirate dans l'opinion, avec il y a quinze jours près de 8 % des électeurs qui se déclaraient prêts à voter pour la jeune formation politique. Elle s'est confirmée dans les urnes. Alors que le Parti Pirate Islande n'a que quelques mois d'existence derrière lui, puisqu'il a été fondé en novembre 2012, il a obtenu ce week-end un score de 5,1 % des voix qui lui permet de gagner trois sièges au Parlement islandais. 

Alors que le Parti Pirate suédois avait déjà réussi à faire élire des députés européens, et que le Parti Pirate d'Allemagne avait fait son entrée dans plusieurs parlements régionaux, l'élection des députés islandais marque la première entrée de candidats du mouvement dans un parlement national.

Ce succès fulgurant est certainement dû en partie au fait que la branche islandaise du Parti Pirate a été fondée par Birgitta Jónsdóttir, qui était déjà députée et s'est faite un nom sur la scène internationale après que l'administration américaine a demandé à Twitter de livrer ses informations personnelles pour démontrer ses liens avec les sources de Wikileaks. 

On sait par ailleurs l'Islande très ouverte à certaines valeurs défendues par le Parti Pirate, telles que la démocratie participative, puisqu'elle a créé sa nouvelle constitution grâce à une large participation du peuple à travers Internet.

Pour Rick Falvinge, qui a fondé le premier Parti Pirate, cette victoire du parti islandais confirme l'émergence d'un mouvement international dont la force n'est pas à négliger, et son arrivée à maturité. "Aujourd'hui, il y a des Partis Pirates dans 70 pays (…) Certains diront que le mouvement Parti Pirate est 'juste un parti contestataire', comme s'il s'agissait de quelque chose de mal (…). Tous les mouvements majeurs ont suivi le même schéma", et ont fini par imprégner toute la société, écrit-il. Il prend l'exemple des mouvements ouvriers qui ont d'abord demandé la légalisation des syndicats avant d'élargir leur spectre à toute une politique sociale, ou des écologistes qui ont d'abord demandé la protection de l'environnement avant de défendre toute une idée de développement durable et humaniste. Pour Rick Falvinge, le Parti Pirate aussi va s'éloigner de la seule protection des libertés numériques, pour élargir son spectre vers un ensemble de valeurs communes à défendre.


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