Le streaming en peer-to-peer sera bientôt une réalité. Une présentation du nouveau projet de la société BitTorrent, à l’origine du protocole du même nom, doit avoir lieu lors du prochain salon CES aux États-Unis. Le développement, dévoilé fin 2009, devra être accompagné d’une intense pédagogie à l’attention des ayants droit, qui considèrent avant tout le P2P comme un outil pour pirater des fichiers.

La prochaine édition du Consumer Electronics Show (CES), qui se déroulera du 10 au 13 janvier 2012 à Las Vegas, sera à suivre avec attention. En effet, c’est lors de ce salon que la société BitTorrent Inc compte présenter son nouveau protocole conçu pour la retransmission en direct sur réseau peer-to-peer. La firme, déjà à l’origine du fameux réseau P2P BitTorrent, veut en effet s’affranchir des serveurs au profit d’ordinateurs interconnectés.

« Nous travaillons depuis environ un an sur ce protocole live qui a la plupart des mêmes avantages que BitTorrent aujourd’hui. C’est réellement basé sur du peer. Aucun serveur n’est nécessaire » avait expliqué fin septembre Eric Klinker, directeur général de BitTorrent Inc lors d’un entretien réalisé par le groupe britannique Informa pendant le Broadband World Forum 2011, et cité par la lettre professionnelle Edition Multimédi@.

C’est en septembre 2009 que le créateur de BitTorrent avait dévoilé ses intentions. Bram Cohen avait annoncé travailler sur un protocole qui doit permettre à chacun de diffuser des contenus en direct, avec un temps de latence très faible et sans avoir besoin de passer par un serveur central. Une première démonstration du streaming via peer-to-peer avait été livrée en début d’année, deux ans après le début des travaux.

Les ayants droit et les fournisseurs de contenus en ligne de mire

Bien que la conception d’un tel projet ne soit pas une mince affaire sur le plan technique, ce ne sera vraisemblablement pas la partie la plus dure à résoudre. Le véritable obstacle au développement du streaming en peer-to-peer sera très certainement la frilosité des ayants droit. Ces derniers considéreront sans doute cette technologie comme un énième canal de diffusion pour les contenus violant les droits d’auteur.

Une image qu’Eric Klinker s’efforce de chasser de l’esprit des ayants droit, en rappelant les avantages indéniables conférés par cette technologie. »Le plus dur sera de faire comprendre que BitTorrent n’est pas un protocole pour pirater sur Internet mais une méthode fantastique de distribution de contenus légaux. Le défi, c’est le comportement des utilisateurs » rapporte Edition Multimedi@.

Plus facile à dire qu’à faire. Preuve en est, les grands studios de cinéma et les principales maisons de disque n’apprécieraient guère l’implantation d’un client BitTorrent au coeur de la Freebox Revolution. Les sociétés d’ayants droit, qui voient avant tout le peer-to-peer à travers le prisme du piratage, cherchent à pousser Free à retirer au plus vite cette fonctionnalité.

Pas sûr que ces derniers vont apprécier l’initiative de BitTorrent Inc. Il le faudra pourtant. Non seulement, le streaming en P2P pourrait faciliter la retransmission en direct d’évènement en tout genre, pour un coût infinitésimal, économisant du même coup de la bande passante et esquivant la problématique de la gestion du trafic, et serait un atout considérable pour la neutralité des réseaux.


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