On le sait depuis des semaines, et la sortie de Kaamelott : Deuxième volet, partie 1 au cinéma a pu le confirmer : Franck Pitiot (Perceval) n’est plus présent dans l’aventure, alors qu’il était là depuis le début. Alexandre Astier, le père de la saga, l’avait reconnu deux semaines plus tôt, lors de la promotion, mais sans préciser les causes de cette absence.
Diverses théories avaient inévitablement circulé sur ce retrait : était-ce un coup de com’ pour surprendre le public (la projection presse du film avait cependant tué dans l’œuf cette piste) ? S’agissait-il de différends artistiques entre les deux hommes ? D’une brouille ? Ou bien d’une stratégie pour mieux faire revenir le personnage plus tard, lors du grand final ?
Des désaccords artistiques qui ont dissuadé l’acteur de revenir
Le fait est qu’il s’agit manifestement d’un désaccord sur la manière de travailler d’Alexandre Astier, sur le tournage de Kaamelott : Deuxième volet, partie 1, qui a étouffé l’envie de Franck Pitiot de revenir dans le projet. Une approche qui n’a pas convenu à l’acteur, et sur laquelle s’est greffée par ailleurs la frustration de voir un personnage figé dans un rôle n’évoluant pas.
L’intéressé s’en est longuement expliqué à l’occasion d’un entretien accordé à Geek Magazine, mis en ligne le 21 octobre. En résumé, Alexandre Astier a toujours historiquement remis très tardivement le scénario et les lignes de dialogue aux acteurs et actrices travaillant sur Kaamelott, ce qui limitait de fait leur capacité à préparer leur rôle en amont.
De toute évidence, le casting s’en accommodait à l’époque de la série télévisée, car le format et le rythme de production (10 épisodes de 3 minutes chacun par saison) favorisaient une écriture au fil de l’eau, avec des modifications parfois au dernier moment, ou pendant le tournage. Mais c’est aussi une habitude qui a été reprise lors de la transition au cinéma.
C’est ce dont témoignait Audrey Fleurot (la Dame du Lac), évoquant « une façon de travailler très particulière », car « Alexandre Astier ne nous donne pas de scénario » — les scènes étant données au maquillage. Elle-même ignore tout du film. Thomas Cousseau (Lancelot) en avait aussi fait mention, parlant d’une approche difficile pour lui.
Alexandre Astier n’ignore sans doute pas le défi que cela pose au casting. Il a d’ailleurs déjà eu l’opportunité d’expliquer les raisons le poussant à garder cette méthode de travail, y compris pour un tournage d’un film, durant des interviews accordées à Brut ou à Hugo Décrypte.
Continuer à faire des longs-métrages comme on fait des sketchs a donc été le point de rupture pour Franck Pitiot, mais tout n’est pas forcément joué pour l’ultime film de Kaamelott. En effet, si le tournage du Deuxième volet, partie 2 est déjà bouclé (les deux films ayant été produits en même temps), il reste encore l’espoir de Kaamelott : Troisième Volet.
Un retour est toujours possible
À ce propos, l’intéressé a laissé la porte entrouverte, dans son interview à Geek Magazine : « Je ne suis pas contre l’idée de faire le trois, donc pourquoi pas ». On sait par ailleurs que la manière dont Perceval a été géré en l’absence de son emblématique interprète peut encore permettre un retour du personnage. Il est simplement ailleurs, et « dialogue » par voie épistolaire.
En définitive, peut-être que tout pourra rentrer dans l’ordre dans Kaamelott, après les nécessaires explications des uns et des autres et, surtout, la trouvaille d’une solution intermédiaire. Ce qui suppose, potentiellement, que les deux parties mettent un peu d’eau dans leur vin. Réponse dans quelques années, lorsque le tournage de Kaamelott : Troisième Volet sera lancé.
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