Hier, un document révélé par Owni démontrait que des opérateurs membres de la Fédération Française des Télécoms (FFT) réfléchissaient à la possibilité de mettre fin à l’illimité sur certains abonnements à internet, pour imposer des plafonds de consommation de bande passante. Orange a confirmé qu’il y réfléchissait pour certains forfaits, s’ils ne touchent que « 1% des gens qui downloadent des films toute la journée« . Bouygues Télécom et SFR, également membres de la FFT, n’ont pour le moment pas réagi.
En revanche Free, qui a quitté la FFT fin 2008 pour « divergences sur des sujets de fond« , a fait savoir qu’il ne mettrait pas fin à la formule illimitée sur ses abonnements à internet fixe. L’opérateur se disait hier « plus que réservé sur la pertinence d’une telle proposition« , qui irait « à l’encontre des fondamentaux » de la société.
De son côté, Numericable a envoyé ce samedi aux rédactions un court communiqué, pour rappeler « que la société n’est plus membre de la FFT depuis plusieurs mois » et qu’il « n’est en rien associé aux réflexions en cours concernant la limitation des usages de l’internet fixe« . L’opérateur par câble devrait donc logiquement prendre lui aussi ses distances avec la proposition de la FFT.
Ce qui est rassurant : le jeu de la concurrence entre opérateurs devrait préserver l’illimité en France.
Ce qui est moins rassurant : l’illimité est souvent pris comme prétexte par les opérateurs pour justifier les atteintes à la neutralité du net, au nom d’une prétendue nécessité de « gestion du trafic ». Il faudra donc veiller à ce que les levées de bouclier contre l’arrêt de l’illimité ne fournissent pas un argument supplémentaire aux grands opérateurs pour brider tel ou tel service particulièrement consommateur.
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