Frédéric Mitterrand souhaite se rendre à Mountain View, l’année prochaine, pour évoquer le problème de la numérisation des oeuvres culturelles. Pour le ministre, il est nécessaire que l’Etat garde la main sur ce dossier, tout en reconnaissant la nécessité de numériser les oeuvres pour qu’elles deviennent accessibles à tous.

Faudra-t-il le déplacement d’un ministre de la République à Mountain View pour faire entendre raison au géant du web ? Manifestement, c’est ce pense Frédéric Mitterrand. Selon le site du Figaro, le ministre de la culture et de la communication souhaite se rendre au siège californien de Google « en février ou mars 2010« , afin de mieux exposer les vues françaises en matière de numérisation d’œuvres littéraires.

Ce voyage surviendrait alors quelques semaines après la remise du rapport de Marc Tessier, président d’une commission sur la numérisation des fonds patrimoniaux des bibliothèques. Si le ministre n’est pas fondamentalement hostile à un partenariat avec Google dans ce domaine, Frédéric Mitterrand tient cependant à voir l’Etat aux manettes. Pas question de laisser Google avoir les coudées franches. Dans cette optique, il a ainsi demandé pas moins de 753 millions d’euros du grand emprunt national pour satisfaire cet objectif.

Le mois dernier, Frédéric Mitterrand appelait la commission à aider « les pouvoirs publics à mieux apprécier les risques et les avantages d’un partenariat entre ce géant économique et nos institutions publiques« . L’important, selon lui, est de bien saisir la « portée politique, au sens noble du terme » d’un accord avec Google. Car le poids de Google pourrait bien faire trembler « l’indépendance nationale fondamentale en matière de culture« , avait-il alors prévenu.

Soulignons d’ailleurs qu’un Conseil des ministres de l’Union européenne aura lieu vendredi à Bruxelles, et portera sur la numérisation des œuvres. Comme le souligne Le Figaro, « c’est la première fois que la numérisation du patrimoine est à l’ordre du jour d’une telle réunion ». Une bonne occasion d’afficher une certaine solennité et de faire en sorte que les pays européens s’accordent entre eux pour traiter avec Google d’une seule et même voix.


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