Priver toute une communauté d’un service à cause du comportement d’un seul individu ? C’est la règle qu’a suivi la petite ville américaine de Coshocton, dans l’Ohio, après avoir reçu un avertissement de Sony. En effet, un utilisateur avait profité du réseau pour télécharger illégalement un film. Devant le tollé de cette mesure, Sony et la MPAA ont choisi de faire marche-arrière en demandant la réactivation du service.

C’était la pire des publicités que pouvait s’offrir Sony Pictures. Hier, nous vous rapportions la décision invraisemblable d’une petite ville de l’Ohio, Coshocton, de couper l’intégralité de son réseau Wi-Fi municipal. En cause, le comportement d’un utilisateur qui a profité de cet accès gratuit pour télécharger illégalement un film dont les droits appartiennent à Sony Pictures. Le studio de cinéma, qui avait détecté le pirate, a alors averti la mairie et celle-ci, n’ayant manifestement aucune envie de se lancer dans une longue et coûteuse bataille judiciaire, a tout simplement mis un terme à un service public vieux de cinq ans.

La nouvelle a évidement fait grand bruit des deux côtés de l’Atlantique, pour des motifs différents. Aux États-Unis, comme nous l’avions souligné la veille, la loi américaine n’oblige évidemment pas la municipalité à prendre ce genre de décision. Mais pour la France, avec la récente loi Hadopi, c’est une toute autre paire de manches. Un juge français pourrait très bien être amené, en théorie, à prononcer ce genre de décision.

Devant le tollé, Sony Pictures et la MPAA ont finalement décidé de faire un rétropédalage en règle, en contactant la municipalité pour lui demander de réactiver le Wi-Fi public. De nombreux Américains avaient saisi cette occasion pour manifester leur désapprobation sur la façon dont certaines grosses compagnies se comportent vis-à-vis des villes de moindre importance.

En échange, le studio de cinéma a proposé « son aide » au comté pour mettre en place un système qui permettra d’empêcher ce genre d’incidents à l’avenir. Mais comme le note Karl Bode, du Broadband DSL Reports,  » si la MPAA et Sony avaient contacté en premier lieu les responsables du réseau, au lieu de se livrer à une véritable politique de la terre brûlée depuis des années, ils n’auraient probablement pas subi toute cette mauvaise presse« .

Quand à l’aide proposée… filtrage par liste blanche ? Blocage de certains protocoles ? Bridage des débits ? Le mystère reste entier sur la solution que pourrait proposer Sony Pictures. Mais dans tous les cas, ce sont bien tous les utilisateurs qui seront pénalisés par cette nouvelle mesure.


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