À quelques jours des élections législatives partielles dans la 10e circonscription des Yvelines, Maxime Rouquet revient sur le parcours politique de son mouvement et sur la façon dont son parti a été accueilli par les autres groupes en lice pour ce scrutin. Loin d’être hostiles, les différents candidats ont été à la fois surpris, curieux mais également courtois.

Tandis que la loi Hadopi continue son chemin législatif en venant d’être adopté à la fois par le Parlement et par la Commission Mixte Paritaire, ce dimanche 20 septembre aura lieu la fameuse élection législative partielle dans la 10e circonscription des Yvelines. Le blog Bordel Ambiant, profitant d’une actualité favorable, a obtenu un entretien avec Maxime Rouquet, le candidat Parti pirate lors de ce scrutin.

Revenant sur la démarche politique du mouvement, Maxime Rouquet a constaté un accueil très courtois de la part des autres mouvements politiques engagés dans cette élection. « Les autres partis ont été très surpris par notre candidature » note-t-il. « La plupart l’ont accueillie avec curiosité et certains représentants nous ont approché pour comprendre nos motivations et notre démarche« . Finalement, la seule hostilité véritablement marquée est venue des syndicats des industries de la musique et des ministres qui défendent leurs intérêts.

Face aux critiques concernant l’hyper-spécialisation de leur mouvement, alors que d’aucuns jugent qu’un parti politique doit être en mesure des sujets aussi divers que variés, Maxime Rouquet est très clair : « nous considérons anormal de prendre position sur des questions que l’on ne maitrise pas« . Reprochant au gouvernement de ne pas consulter des spécialistes en informatique pour légiférer convenablement sur Internet, il considère logique et sage que « le Parti pirate ne s’exprime que sur les sujets où il est compétent« .

Toutefois, si le mouvement s’inscrit dans la durée, il ne pourra sans doute pas faire longtemps l’impasse sur les autres sujets qui animent la vie politique. Aussi, le candidat propose de s’intéresser à la démarche du député suédois Christian Engström, récent élu au Parlement européen et qui s’est joint au groupe des Verts : « Il a passé un accord stipulant que sur toutes les questions où le Parti Pirate s’exprime, l’ensemble du groupe suivra ses recommandations. En contrepartie, sur les sujets où il n’aura pas les compétences pour juger, il fera confiance aux Verts et suivra la recommandation du groupe ».

Mais si le principe de suivre l’opinion du plus qualifié en la matière semble imparable sur le papier, est-ce pour autant raisonnable pour un parti politique de s’en remettre à un autre ? Quand bien même leurs opinions seraient proches, des divergences profondes existent peut-être entre les deux mouvements. Seul le temps nous dira si ce type de démarche est viable. Une chose est sûre : si elle peut fonctionner, c’est certainement à un échelon local ou au Parlement européen qui est une assemblée très spécifique. « Rejoindre un groupe parlementaire sera plus délicat en France » sans entrer dans cette logique gauche/droite estime Maxime Rouquet.

Quand à l’avenir du mouvement, il ne sera pas assujetti au résultat de dimanche soir. « Il s’agit de notre première candidature, il y a trois semaines personne ne nous connaissait, et nous n’avons pas pu faire de distribution de tracts ou même d’affiches. Quel que soit le résultat, ce sera déjà un signal fort, et nous ne pourrons espérer que progresser par la suite. »

En clair, même si le Parti pirate rencontrait un lourd échec, un processus serait enclenché et les premiers retours d’expérience pourraient être engrangés. « Nous nous présenterons à toutes les élections à venir où nous aurons suffisamment de candidats, qu’elles soient nationales comme ces législatives ou même locales. » Et de prévenir que le Parti pirate s’investira dans des problématiques locales, comme « l’implantation de caméras de surveillance, de machines de vote électronique, ou tout simplement le parc culturel avec les bibliothèques, les théâtres, les cinémas« .

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