L’annonce de Facebook de rendre les publicités indiscernables du reste des contenus a provoqué la réaction des responsables de l’extension Adblock Plus, qui affirment que leur bloqueur de publicité sera capable tôt ou tard de les repérer.

Mise à jour – La bataille entre Facebook et Adblock est désormais engagée. À peine le réseau social a-t-il eu le temps d’annoncer son intention d’empêcher les bloqueurs de pub de faire leur travail que la communauté autour d’Adblock Plus a mis en place une première solution de contournement. Mais cette technique serait d’ores et déjà neutralisée par le site communautaire, selon une source contactée par Techcrunch.

Sujet du 11 août – La course aux armements est relancée. En annonçant cette semaine un changement dans la manière dont les encarts publicitaires sont présentés aux internautes, afin qu’ils ne puissent plus être repérés parmi les autres types de contenus figurant sur le réseau social, Facebook vient en quelque sorte de déclarer la guerre aux bloqueurs de publicité. Et ces derniers entendent bien riposter.

C’est en tout cas la posture que vient d’adopter Adblock Plus, en se lançant dans une véritable opération de communication pour affirmer que son outil sera en mesure de détecter tôt ou tard les annonces sur le site communautaire et de les neutraliser dans la foulée. Pour Tim Schumacher, le directeur d’Eyeo, l’éditeur de l’extension AdBlock Plus, ce n’est qu’une question de jours.

Dans cette affaire, Adblock Plus est doublement attaqué par Facebook. D’où un relatif activisme de sa part.

D’abord parce qu’il s’agit d’un bloqueur de publicité qui nuit à son business et ensuite parce qu’il a une politique à géométrie variable avec sa solution consistant à proposer quand même des publicités, dites acceptables, une approche qui «permet d’inscrire sur une liste blanche des publicités d’annonceurs et de publicitaires qui ont accepté de respecter des critères en ligne avec les souhaits des utilisateurs ».

Sauf que pour le réseau social, tout cela s’apparente à une sorte d’extorsion de fonds déguisée. Au moment de son annonce, le site expliquait qu’au lieu de « payer ces entreprises pour débloquer les publicités que nous affichons — comme certaines d’entre elles nous l’ont suggéré par le passé — »,  il préférait élaborer des outils qui donnent aux usagers le soin de choisir le type de publicité qu’ils voient.

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Facebook aime les publicités.

Sur son site web, Adblock Plus, par la voix de Ben Williams, un autre responsable de l’extension pour navigateur, s’est montré lui aussi confiant dans la capacité de l’outil à surpasser les techniques de contournement utilisées par Facebook. Il faut dire que ce programme a l’avantage d’être open source, ce qui lui permet de bénéficier de l’aide d’une communauté de bénévoles pour l’améliorer sans cesse.

« Il n’y a pas de raison de surréagir : le jeu du chat et de la souris dans la technologie est dans l’air du temps depuis aussi longtemps qu’il existe des spammeurs tentant de contourner les filtres anti-spam », commente Ben Williams, même si depuis l’annonce de Facebook, l’agitation des esprits est bien plus perceptible du côté d’Adblock Plus que du côté du site communautaire.

Une bataille qui ne sera pas simple

Si Adblock Plus et les autres bloqueurs de publicité sont d’ores et déjà à pied d’œuvre pour essayer de comprendre quels sont les éléments techniques utilisés par Facebook pour que la publicité ne puisse plus être neutralisée, il faudra peut-être plus de temps à ces logiciels pour arriver à un quelconque résultat.

Et ce n’est même pas certain qu’ils y arrivent, fait remarquer le MIT Technology Review. « Si Facebook diffuse les publicités et les contenus comme les photos de vos amis depuis les mêmes sources, alors les bloqueurs de publicité ne fonctionneront tout simplement pas ». Il faudrait alors s’attaquer à l’analyse des contenus eux-mêmes, ce qui pourrait être une opération lourde… et sujette à des erreurs d’interprétation.

« Pour que les bloqueurs de publicité contournent ces changements, Facebook dit qu’ils vont devoir analyser le contenu des annonces elles-mêmes, un processus coûteux et laborieux », fait remarquer le New York Times. Pas sûr que les utilisateurs risquent de bien apprécier les bloqueurs de publicité s’ils commencent à se tromper dans l’analyse des cibles et à masquer des contenus de leurs proches.

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