Le gouvernement joue un peu avec les nerfs de Tesla. La marque américaine est sur les starting-blocks pour livrer les Model Y Propulsion et Grande Autonomie Propulsion produites à la Gigafactory, mais un détail bloque encore la procédure : l’absence de bonus écologique, ce qui est devenu incontournable pour les clients de ce modèle.
Théoriquement, ces deux versions du Tesla Model Y sont éligibles au bonus écologique de 2 000 à 4 000 €, selon le profil des clients. Elles respectent les critères en matière de tarif, de poids, et de score environnemental avec sa production européenne. Pour autant, la nouvelle version du Model Y n’a toujours pas eu la validation de son score environnemental par l’Ademe, ce qui met Tesla et ses clients quelque peu dans l’embarras.
Une attente interminable de l’arrêté du score environnemental
Depuis l’introduction du score environnemental comme critère d’éligibilité au bonus, certains constructeurs voient leur calendrier de commercialisation quelque peu malmené par les retards pris pour valider les nouveaux modèles. C’est le cas de Tesla qui avait prévu de livrer dès le mois de mai ses premiers Model Y (Juniper) dans les finitions les plus abordables. Faute de score environnemental validé par arrêté, pas de bonus ; et sans bonus, les livraisons sont bloquées pour une grande majorité des clients.
Déjà écarté de la dernière mise à jour du 5 mai, le Model Y attend toujours son feu vert administratif. Le constructeur a commencé à décaler les livraisons à mi-juin. L’entreprise comptait sur une mise à jour de la liste officielle autour du 8 juin et avait donc prévenu les clients d’une livraison à partir du 9 juin.
Le 13 juin, toujours pas l’ombre d’une mise à jour de l’arrêté. Les livraisons sont encore décalées et les clients commencent à se demander quand ils pourront récupérer le modèle qu’ils ont commandé, pour certains dès le mois de janvier. Chaque jour, clients comme responsables de la marque guettent des nouvelles du Journal officiel… en vain pour le moment.
Abandon du bonus pour récupérer leur voiture
Certains clients ont préféré renoncer au bonus pour recevoir leur voiture plus vite. Selon le témoignage d’un client sur un groupe Facebook privé dédié au modèle, ces nouveaux propriétaires signent une décharge concernant le bonus, s’engageant à ne pas attaquer Tesla si le bonus était finalement validé quelques jours plus tard.
Mais une grande majorité des clients semblent privilégier l’attente d’un déblocage du bonus pour récupérer leur nouveau véhicule.
Une situation qui pourrait être figée jusqu’au mois de juillet
Plus les jours passent sans publication de la nouvelle liste des véhicules éligibles, plus l’on peut en conclure que la situation est volontairement figée par le gouvernement. Nous avons interrogé l’Ademe sur ce point, nous sommes pour l’heure sans réponse à nos questions.
Il convient de rappeler que des discussions sont en cours concernant une évolution du bonus en une aide financée par les certificats d’économie d’énergie (CEE), dont le texte doit être approuvé autour du 17 juin. Il y a d’ailleurs une certaine urgence à trouver une solution, car l’enveloppe budgétaire prévue pour financer le bonus en 2025 serait déjà presque consommée. Ce nouveau dispositif, remplaçant le bonus financé par l’état, pourrait voir le jour dès le 1ᵉʳ juillet 2025.
Il n’est donc pas à exclure que le gouvernement joue la montre et attend de se délester du poids du bonus écologique avant d’autoriser le Tesla Model Y à en bénéficier. Sans officialiser un quelconque chiffre de ventes, la marque américaine indique que les volumes de Tesla en attente de livraison sont importants, de quoi apparemment repasser en tête des classements des immatriculations de voitures électriques.
Les clients pourraient être gagnants à attendre jusqu’au 1ᵉʳ juillet, car l’aide remplaçant le bonus serait supérieure : de 3 100 à 4 200 euros selon le profil des acheteurs, contre 2 000 à 4 000 € actuellement. Pour Tesla, la nouvelle ne serait pas forcément aussi favorable. D’une part, cela retarde encore la facturation des véhicules aux clients, et d’autre part, qui dit nouvelle aide, dit éventuel dysfonctionnement de la plateforme pour demander et récupérer le montant avancé aux clients à la livraison.
Ce flou administratif agace autant les clients que le constructeur, qui avance lui aussi à l’aveugle. Le mois de juin pourrait encore une fois afficher de mauvais résultats pour Tesla en France, cette fois, cela pourrait ne pas être de la faute de la marque.
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