Londres relance le débat du contrôle de l’âge des internautes qui accèdent aux sites pour adultes.

Le Royaume-Uni revient à la charge contre la trop grande accessibilité de la pornographie sur Internet. Des années après une première tentative avortée au parlement britannique, le gouvernement a profité du « Safer Internet Day », journée pour un Internet plus sûr, qui a lieu ce mardi 8 février, pour annoncer une nouvelle initiative en ce sens.

Vérifier l’âge avec une preuve crédible

L’objectif du 10 Downing Street n’est pas d’interdire l’accès à la pornographie, qui est légale outre-Manche, mais d’installer des barrières empêchant les mineurs de voir des choses qui ne sont pas de leur âge. Aujourd’hui, il n’existe aucune vérification à l’entrée des sites X, qui se contentent au mieux d’une page de garde demandant de certifier « sur l’honneur » que l’on a 18 ans.

Pour vérifier effectivement l’âge des internautes, une piste consisterait à passer par un paiement nul avec une carte bancaire, inaccessible aux mineurs, ou de passer par un service tiers, qui permettrait de servir d’interface entre les sites pornographiques et des bases de données dans lesquelles se trouve une preuve attestant de leur majorité.

« Les technologies de vérification de l’âge ne nécessitent pas un contrôle complet de l’identité. Les usagers peuvent avoir besoin de vérifier leur âge à l’aide de documents d’identité, mais les mesures mises en place par les entreprises ne doivent pas traiter ou stocker des données sans rapport avec l’objectif de la vérification de l’âge », prévient le gouvernement britannique.

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Au Royaume-Uni et en France, la diffusion sans restriction de la pornographie est devenue un sujet politique. // Source : Numerama

Les contours exacts du projet anglais sont à préciser, mais il apparait déjà que toute infraction à la future législation par les sites X pourrait se conclure par une sanction financière pouvant atteindre 10 % de leurs revenus mondiaux. Et en cas de défaut de paiement, Londres garde une carte en main, avec le blocage des sites par les fournisseurs d’accès à Internet du pays.

C’est en 2019 que le Royaume-Uni avait renoncé à son plan anti-porno, faute de solution satisfaisante capable de concilier une politique légitime visant à éviter que des mineurs voient des contenus inappropriés, et des enjeux de confidentialité et de vie privée. Les dispositifs envisagés à l’époque risquaient d’exposer des internautes, et de générer de nouvelles difficultés.

En France aussi, une politique similaire est à l’œuvre, avec une loi qui exige aussi la vérification de l’âge des internautes. Cependant, la législation française ne donne aucune recette pour y parvenir, ce qui oblige les sites X à se débrouiller. Cela étant, aucune des principales plateformes n’a pour l’instant bougé. Cela pourrait donc se finir par une décision de blocage.

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