Fairphone, l’entreprise néerlandaise qui commercialise des smartphones « équitables », vient de sortir son Fairphone 4. Ce nouveau modèle arrive un an tout juste après la sortie du précédent. Une cadence de production élevée pour un constructeur de smartphones qui s’est pourtant donné comme mission de changer l’industrie. Quelles sont les raisons de ce rythme ? Nous avons parlé à l’entreprise.

Peut-on œuvrer pour un monde électronique plus équitable et sortir trois téléphones en trois ans ? C’est la délicate question qu’a dû se poser le fabricant Fairphone avant de lancer son tout nouveau téléphone : le Fairphone 4.

Un Fairphone compatible 5G

Officialisé ce 30 jeudi 30 septembre 2021, le Fairphone 4 est le tout dernier smartphone « socialement responsable » commercialisé par l’entreprise néerlandaise. Le mobile est doté de la connectivité 5G, d’un écran Full HD de 6,3 pouces, d’un processeur Qualcomm Snapdragon 750G, de deux capteurs photo et d’un lecteur d’empreintes sur le bouton d’alimentation. Aussi, le téléphone tourne sous Android 11.

Mais comme souvent avec Fairphone, c’est moins la fiche technique qui compte que la façon dont le téléphone a été construit. « La première question que nous nous sommes posée c’est : ‘comment faire un téléphone qui durera au minimum 5 ans ?”’» explique Eva Gouwens, PDG de Fairphone, à Numerama. « À partir de là, nous avons tout repris de zéro pour tenter de construire un téléphone plus réparable et plus responsable possible. »

La face avant du Fairphone 4 // Source : Photo Numerama

La face avant du Fairphone 4

Source : Photo Numerama

Le Fairphone 4 est le résultat de cette réflexion. Il arrive avec une garantie de 5 ans et la promesse d’au moins autant d’années de mise à jour de sécurité. Un fait, hélas, trop rare dans le monde des mobiles Android. Le tout nouveau mobile « responsable » garde aussi la facilité de réparation qui a fait le succès de son prédécesseur, tout en poussant un peu plus loin la logique écologique. L’entreprise néerlandaise parvient désormais à sourcer, « de manière responsable », 14 matériaux nécessaires à la construction du téléphone (dont l’or). Un progrès par rapport au Fairphone 3, qui n’embarquait que 8 matériaux à la traçabilité établie, mais dont la portée est tout de même à relativiser : « On emploie plus de 50 matériaux dans la construction d’un téléphone », concède la PDG de l’entreprise.

Pourquoi un Fairphone 4 ?

Pourquoi alors sortir un nouveau téléphone alors que la situation ne s’est guère améliorée ? Surtout quand les Fairphone 3 et 3+ sont sortis respectivement en 2019 et 2020.

Pour Fairphone, la réponse à cette question est double. Ce nouveau mobile est à la fois une manière de rester pertinent sur le marché (d’où l’ajout de la 5G), et un levier pour faire bouger l’industrie. « Si nous voulons continuer à peser dans l’industrie, nous avons besoin de savoir comment elle fonctionne, quelle est la feuille de route », nous explique Eva Gouwens. « Cela nous permet d’aller voir les acteurs de la chaine de production et de mettre en place des méthodes plus responsables. » Le but avoué de l’entreprise est de créer une chaine de production plus éthique, que d’autres constructeurs pourraient utiliser. « Nous voulons prouver qu’il est possible de faire des choix plus responsables et de réussir commercialement », conclut la PDG.

Pour le dire plus simplement, difficile pour un constructeur de smartphones de changer l’industrie du smartphone sans… construire de smartphones. Face à ce cul-de-sac, Fairphone a donc décidé de construire un nouveau mobile qui, s’il tient ses promesses, vous évitera au moins de racheter un téléphone pendant quelques longues années.

L’historique compliqué des Fairphone

Malheureusement, l’historique de Fairphone est compliqué, de ce point de vue là. L’entreprise a certes récemment déployé une mise à jour sur son Fairphone 2 sortie en 2015, preuve que le suivi logiciel est pris au sérieux, mais les mobiles du constructeur ont aussi la fâcheuse réputation de devenir rapidement pénibles à utiliser, en raison des bugs et autres instabilités.

Rappelons que, selon le Sénat français, la construction des terminaux pèse pour 40 % de l’empreinte environnementale mondiale du numérique. La durabilité d’un téléphone est donc clé pour réduire son empreinte environnementale, et cela passe beaucoup par le logiciel. Pour éviter les déconvenues, Wayne Huang, le responsable produit de Fairphone nous précise « travailler avec un partenaire sur le développement de l’OS. » L’idée étant d’éviter de renforcer le suivi logiciel, pour éviter les problèmes qu’a pu connaitre le Fairphone 2 entre autres.

Fairphone étant également une entreprise avant tout, nul doute que la vente de ce Fairphone 4 est aussi un moyen de mettre de l’argent dans les caisses. Plus que jamais, il faudra croire les promesses de Fairphone avant de se lancer dans l’aventure.

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