Vous ne le savez peut-être pas, mais il fut un temps où Nintendo et Sony ont failli travailler ensemble sur une même console de jeu vidéo. C’était l’époque où le CD-ROM commençait à s’imposer dans les foyers, dans les années 90. Évidemment, cette alliance n’a jamais vu le jour : les deux entreprises ont finalement pris des chemins différents, Nintendo avec sa 64 et Sony avec la PlayStation.
De cette époque lointaine, il reste encore quelques traces bien réelles. L’une d’elles va d’ailleurs faire l’objet d’une vente aux enchères début 2020 : il s’agit d’un prototype de console témoignant de la proximité aujourd’hui révolue entre Nintendo et Sony, qui aurait pu déboucher sur une machine capable à la fois d’accueillir des cartouches, mais aussi des disques optiques.
Le plus incroyable dans cette histoire est que cette console étonnante, appelée « Nintendo Play Station », peut effectivement lancer des jeux — ce dont on pouvait douter, étant donné le profil expérimental de l’engin et de caractéristiques techniques qui n’étaient pas forcément celles attendues pour de vrais jeux de la PlayStation ou de la Nintendo 64. Sans parler de son caractère d’objet de collection.
Reste une question : comment se fait-il qu’une telle machine existe encore aujourd’hui ? À en croire le récit donné par le site d’enchères Heritage Auctions, environ 200 exemplaires de ce prototype auraient été fabriquées et la quasi-totalité — 199 — aurait été détruite. Seule une aurait échappé à la purge, grâce à l’Islandais Ólafur Jóhann Ólafsson, patron de la division américaine de Sony Computer Entertainment.
La suite de l’histoire est rocambolesque : Ólafsson a poursuivi sa carrière chez Advanta Corporation. Entreprise qu’il quittera pour rejoindre Time Warner. Par la suite, Advanta a fait faillite, entraînant la liquidation des actifs de l’entreprise. C’est de toute évidence par hasard que ce prototype de Nintendo Play Station s’est retrouvé aux enchères, car Ólafsson l’aurait oublié en partant.
Depuis lors, l’heureux propriétaire du prototype qui en a fait l’acquisition pour une bouchée de pain (75 dollars à peine), et qui était d’ailleurs un employé d’Advanta, se plaisait à courir les salons et les conventions pour exposer cette étrange console. Il proposait même aux visiteurs de tester la machine avec des manettes semblables à celles de la Super Nintendo, mais frappées de la marque Sony et du nom de PlayStation.
Mais cette activité a fini par lasser l’intéressé, d’autant qu’elle nécessite un investissement en temps et en argent. Aussi a-t-il décidé de la mettre aux enchères après des années de mise en avant. Et quand on connaît les sommes affolantes qui peuvent être atteintes dans ce genre d’évènement, nul doute qu’elle devrait s’arracher auprès des (riches) passionnés. Et renflouer dans le même temps les caisses du vendeur.
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