Pour les Jeux olympiques d’été qui se dérouleront sur son sol l’an prochain, Tokyo ne va pas seulement promouvoir son savoir-faire technologique (5G, robotique, voiture autonome…) : le pays va aussi mettre en avant son souci environnemental, en offrant aux athlètes victorieux des médailles issues du recyclage des appareils électroniques, comme les smartphones.
Les autorités nipponnes ont en effet presque réussi à collecter suffisamment d’or, d’argent et de bronze pour produire environ 5 000 médailles pour les JO de 2020. Selon un point d’étape daté du mois d’octobre 2018, le pays indiquait avoir récupéré 28,4 kg d’or, 3,5 tonnes d’argent et 2,7 tonnes de bronze, soit respectivement 93,7 %, 85,4 % et 100 % des objectifs initiaux (30,3 kg, 4,1 tonnes et 2,7 tonnes).
Cela représente beaucoup de médailles, mais il y a beaucoup d’épreuves qui sont prévues (321) et des milliers d’athlètes seront en lice, dont certains concourent en équipe. En outre, après les JO d’été, il y aura quelques semaines plus tard l’organisation des Jeux paralympiques d’été, avec là encore plusieurs compétitions et des délégations nationales importantes.
Nombreux points de collecte
C’est en 2016, au moment où s’achevaient les Jeux de Rio, au Brésil, que l’idée de recycler des smartphones pour fondre les médailles des prochaines olympiades a émergé. Mais ce n’est qu’au mois d’avril 2017 que le projet a vraiment démarré , d’abord avec l’appui de 624 puis 1 594 municipalités japonaises, selon des chiffres de novembre 2018, à travers la mise en place de points de collecte dédiés.
Cela représente environ 90 % des administrations territoriales du Japon.
Avec l’aide des mairies, ce sont près de 47 488 tonnes d’appareils électroniques qui ont été rapportées par le public. En outre, les boutiques de NTT DoCoMo, le principal opérateur mobile au Japon, et la poste japonaise, ont aussi été mises à contribution. Le premier a amassé plus de 5,07 millions de mobiles usagés et le second plus de 30 000 (l’objectif ici était de rappeler les produits des employés).
Quelques milligrammes à récupérer
Il peut sembler étonnant qu’il faille récupérer autant de déchets pour obtenir quelques tonnes de ces précieux métaux. Ce n’est en fait pas surprenant : ils ne sont utilisés qu’en très petite quantité : pour l’or et l’argent, on en trouve respectivement en moyenne 30 et 300 milligrammes par mobile. Quant au bronze, il s’agit d’un alliage de cuivre et d’étain, deux matériaux qui entrent aussi dans la composition.
D’où l’effort véritablement national que le Japon consent depuis bientôt deux ans pour ce projet. Au regard des statistiques présentées par Tokyo, son pari est donc en passe d’être remporté. La collecte des smartphones va durer encore quelques semaines — elle doit s’achever le 31 mars 2019. Cela devrait laisser assez de temps pour obtenir les quelques (dizaines de) kilogrammes qui manquent.
En revanche, la pérennité de ce dispositif de collecte après les Jeux olympiques de 2020 est incertaine. Il serait en tout cas bien absurde que le pays ne capitalise pas sur les efforts accomplis depuis quatre ans pour renforcer sa filière du recyclage. Surtout pour une nation aussi portée sur les gadgets électroniques même si, en la matière, le pays n’a pas à rougir de ce qu’il a accompli jusqu’alors.
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