Les industriels de l’alimentation n’ont qu’à bien se tenir. De plus en plus de personnes se renseignent sur la qualité des produits. Il suffit pour s’en convaincre de constater la popularité des applications dédiées, comme Yuka, Kwalito, Foodvisor ou bien Open Food Facts. Même si elles divergent parfois dans le verdict d’un plat, elles témoignent de l’attention croissante du public sur ce qu’on leur propose dans l’assiette.
Ce phénomène est amené à prendre de l’ampleur, en tout cas en France, où le repas revêt une importance toute particulière. Le 6 décembre, l’Agence nationale de santé publique a annoncé un partenariat avec Open Food Facts « pour améliorer l’information aux consommateurs et favoriser l’utilisation du Nutri-Score », afin qu’ils puissent savoir en un coup d’œil si tel ou tel produit alimentaire est bénéfique.
Nutri-Score ?
Vous avez certainement déjà croisé le Nutri-Score en rayon. Il s’agit d’un outil basé sur un code couleur glissant du vert au rouge, avec une notation allant de A à E. Ainsi, il est facile de savoir s’il est recommandé ou non de consommer ce plat plutôt qu’un autre, sur le plan nutritif. Le Nutri-Score est pratique, car il est commun à tous les industriels, réglant ainsi le problème de l’hétérogénéité et la complexité des étiquetages.
Voilà pour la théorie. En pratique, si c’est effectivement un jeu d’enfant de l’utiliser, force est de constater que tout le monde ne s’en sert pas. Il y a un certain manque d’allant chez certains très grands groupes agroalimentaires, comme Coca-Cola, Mars, Mondelez, Nestlé, PepsiCo et Unilever. Ces derniers refusent de l’appliquer, certains poussant à la place pour un autre système, qui serait moins sévère avec leurs produits.
Renforcement du Nutri-Score
C’est là que le rapprochement entre Open Food Facts et l’établissement public, qui dépend du ministère des Affaires sociales et de la Santé, entre en scène. Puisque tout le monde ne joue pas le jeu, pourquoi ne pas demander à l’application d’Open Food Facts d’évaluer avec précision les plats qui n’affichent pas cet étiquetage et ainsi savoir comment ils se placent sur le système de notation Nutri-Score ?
Cette notation existait en fait déjà. Ce que va permettre le partenariat, c’est « d’optimiser la base de données ouverte et collaborative de l’association sur les aliments et de soutenir l’application mobile », afin « d’y intégrer les données transmises par les industriels et, à terme, de proposer un service facilitant le calcul du Nutri-Score pour les consommateurs et les industriels.»
Approche collaborative
Open Food Facts constitue une approche très intéressante car ce projet est conçu de façon collaborative : les internautes ont la possibilité de compléter la base de données avec un produit non référencé, tant que les informations indiquées sont vérifiées et vérifiables. La base de données est elle-même libre : chacun peut s’en servir, à condition de renseigner la source des données utilisées.
Elle est une des facettes de cette tendance de fond que l’on observe depuis plusieurs années, sur l’exigence de transparence au sujet de la fabrication des aliments. Que contiennent-ils ? Y a-t-il des OGM ? Sont-ils bons pour la santé ? Viennent-ils de l’étranger ou viennent-ils d’un circuit court ? Et les animaux qui ont été transformés ont-ils été élevés de façon décente et durable ?
Open Food Facts n’a pas la prétention de répondre à toutes ces questions, mais le projet est déjà en mesure de renseigner quelques-unes des plus importantes. Selon l’Agence nationale de santé publique, 700 000 produits sont répertoriés, grâce à l’action de 16 000 contributeurs issus de 200 pays différent.
L’utilisation d’Open Food Facts est enfantine. Une fois l’application installée sur le mobile, il suffit de scanner le code-barre d’une conserve (ou de ce que vous voulez, tant que ça reste alimentaire) pour savoir si elle est bénéfique sur le plan nutritif. Outre les indications sur la composition des produits et la liste des ingrédients, Open Food Facts précise aussi leur empreinte environnementale.
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