Et si votre smartphone était aussi un ordinateur portable ? C’est ce que souhaite proposer Razer avec son projet Linda et son Razer Phone.

Un concept un peu bancal ressort des limbes de la tech tous les 3 ou 4 ans. Il s’agit de l’idée qui voudrait que des appareils associés les uns aux autres puissent transformer une expérience utilisateur sans la dégrader. Il y a plus de 5 ans, Motorola nous vendait avec un échec retentissant la modularité de son Atrix, qui devait se transformer en ordinateur portable une fois posé dans un dock ou en tablette tactile. En 2018, Razer tente le même tour de magie avec son Razer Phone et le projet Linda. Et si la recette n’avait besoin que de meilleurs ingrédients pour fonctionner ?

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À l’époque de la tentative de Motorola, les smartphones étaient beaucoup trop lents pour que le rêve ait la moindre chance de devenir réalité. Aujourd’hui, un Razer Phone embarque autant de mémoire vive qu’un ordinateur portable, s’appuie sur un processeur mobile surpuissant et peut utiliser le réseau 4G pour afficher du contenu de qualité. Voilà pourquoi Linda ne semble pas aussi désespérée que la précédente tentative du secteur — d’autant que Razer a une expérience plutôt intéressante sur le marché des ordinateurs portables.

Linda : cette fois, c’est la bonne ?

En pratique, on retrouve dans Linda les ingrédients qui ont fait la force du Razer Blade Stealth. Le dock en forme d’ordinateur portable est calqué sur le châssis de l’ordinateur que nous testions dans ces colonnes. Le feeling est presque exactement le même, aussi bien au toucher qu’en tapotant le clavier. On voit qu’on a immédiatement affaire à du matériel de la qualité de ce que propose traditionnellement Razer. L’insertion du smartphone dans le dock est intelligente, même si on sent encore le côté prototype de l’appareil. On pose le Razer Phone dans l’encoche et on appuie sur une touche qui vient enclencher la prise USB Type-C dans le smartphone.

L’écran s’illumine alors et on se retrouve en face d’une version d’Android modifiée par Razer pour fonctionner avec un curseur et afficher des applications en paysage. Un explorateur de fichiers sommaire permet d’envisager un usage professionnel et toutes les applications basiques d’Android se retrouvent dans le lanceur — ce sont celles que vous retrouvez sur votre smartphone. Comme Samsung avec son Dex ou les Français derrière le Mirabook, c’est le smartphone qui s’occupe de tout faire tourner. Le dock n’est qu’un écran, un clavier et une batterie qui permet de recharger à fond le smartphone 3 fois.

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Ce bureau Android est loin d’être mauvais, même dans cette première version. L’ensemble est fluide et la plupart des applications s’affichent extrêmement bien. On retrouve un dock comme sur macOS qui n’est pas pour nous déplaire. Il manque encore pas mal de finitions, notamment sur les raccourcis permettant de naviguer, mais on prend l’OS en main très rapidement. Le plus impressionnant reste le moment où nous avons pu tester le client Shadow pour Android, lancé sur l’écran du laptop. On se retrouve virtuellement avec un PC surpuissant, lancé à distance qui nous permet de jouer aux jeux les plus récents sur un dock embarquant un smartphone Android. Cela sonne presque comme le début d’une vanne, mais c’est la réalité de ce que permet la technologie aujourd’hui.

Les points négatifs que nous voyons déjà après quelques minutes de jeu sur l’ensemble sont au nombre de deux. Le premier, c’est le smartphone en tant que pavé tactile. Certes, cela fonctionne plutôt bien, mais on aimerait retrouver les gestes multitouch d’un pavé haut de gamme — deux doigts pour scroller, trois pour un clic droit, etc. Razer nous affirme qu’il sera mieux utilisé à l’avenir pouvant même faire office d’écran secondaire.

Le deuxième souci avec cette configuration, c’est qu’en l’état, le smartphone est affiché en miroir sur l’écran du laptop, un peu comme un iPhone quand vous le connectez à une voiture en CarPlay. Cela signifie qu’il baisse simplement sa luminosité au maximum pour ne pas vous gêner. L’écran allumé en permanence entraîne une chauffe qui pourrait être gênante à la longue, sans parler de l’usure. De manière générale, comme il est possible de faire autrement, ce serait dommage que Razer n’emprunte pas une autre voie pour l’affichage.

Linda reste aujourd’hui à l’état de projet : les retours de la presse, des lecteurs et de la communauté autour de la marque décideront du sort du concept.

Source : Numerama

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