Lorsque la présidentiable de gauche a ouvert son blog Désirs d’avenir, le téléchargement fut placé immédiatement dans les débats importants, aux côtés de l’éducation, de la santé publique ou de la décentralisation. « Comment sortir d’une logique répressive à l’égard du peer-to-peer sans priver les auteurs, interprètes et producteurs de leurs droits ?« , s’interrogeait alors Ségolène Royal, en interrogeant les internautes. Quelques semaines et quelques 600 contributions plus tard, la femme à abattre au sein du Parti Socialiste remet sa copie.
Mme Royal tient d’abord à préciser que « le numérique et le P2P sont une chance et non, comme certains le disent, une catastrophe« . Elle salue la « démocratisation de l’accès à la culture« , une « intimité plus grande du public avec les œuvres, qu’il peut s’approprier et faire à son tour connaître« , et la « préservation du patrimoine culturel« . « La défense d’un modèle technique obsolète ne peut que conduire à des déboires économiques« , prévient celle qui, selon les sondages, pourrait affronter Nicolas Sarkozy au second tour des élections présidentielles de 2007. Il ne saurait être question, dit-elle, « de maintenir artificiellement des modèles économiques dépassés par l’évolution technique« , et donc « de maintenir un cadre légal en décalage complet avec le progrès technologique et les aspirations manifestes du public« .
Ségolène Royal porte alors un regard noir sur le projet de loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information. « Inspirée par la peur du numérique« , le projet DADVSI « n’apporte rien aux créateurs » et en revanche « rogne les droits du public« , juge-t-elle. Elle le promet, il faudra revenir en France sur « cette loi [qui] conforte un désordre injuste« , et plus globalement dans le monde sur les normes internationales qui ont poussé à l’adoption d’un tel texte.
Finalement, Ségolène Royal croit en la « coexistence entre plusieurs modes de rémunération et de financement« . D’abord « les revenus directs » (la vente de fichiers sur iTunes et consorts), ensuite « les revenus indirects » (le paiement par les intermédiaires, dont feraient partie les éditeurs de P2P commerciaux, de licences d’exploitation des œuvres). Opposée aux DRM « qui réduisent l’utilité pour les utilisateurs« , Mme Royal défend aussi une part de « revenus mutualisés« , « qu’il s’agisse de la redevance pour copie privée, ou de la création, pour les échanges gratuits entre personnes, d’un système de licence globale forfaitaire« .
Au programme pour 2007 ?
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.